Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Au cœur du chantier ITER, qui va tenter de maîtriser la fusion nucléaire à l’œuvre dans les étoiles

En cours de réalisation dans le sud de la France, le programme international vise à démontrer la faisabilité scientifique et technologique de l’énergie de fusion d’atomes d’hydrogène. La première pièce de la machine a été installée.

Par  (envoyé spécial à à Saint-Paul-lez-Durance (Bouches-du-Rhône))

Publié le 30 juin 2020 à 21h18, modifié le 01 juillet 2020 à 05h23

Temps de Lecture 7 min.

Article réservé aux abonnés

Transport de l’aimant supraconducteur « PF6 », le 22 juin, à Berre-l’Etang (Bouches-du-Rhône), fourni par l’Europe et fabriqué en Chine.

Il est 20 h 30, en cette chaude et venteuse soirée du 22 juin, quand l’imposant convoi s’ébranle du port de Berre-l’Etang (Bouches-du-Rhône), à 30 km de Marseille. Spécialement conçue pour ce transport hors-norme, la remorque de 42 mètres, 342 roues et deux fois 1 000 chevaux de puissance, traverse lentement le paysage semi-désertique des salins qui bordent l’étendue d’eau. Solidement arrimé par d’épaisses chaînes, un énorme colis de 13 m sur 11, recouvert d’une bâche orange et protégé par un « berceau » en acier, fait l’objet de toutes les attentions de la part des opérateurs qui précèdent l’engin. Il renferme en effet un composant de haute technologie destiné au projet ITER, en cours de construction à 104 km de là : un aimant supraconducteur circulaire dit « de champ poloïdal », en provenance de Chine, de 10 m de diamètre et d’une masse de 400 tonnes.

Suivant les gyrophares des véhicules de gendarmerie qui sécurisent le parcours, la remorque va emprunter, durant quatre nuits, un itinéraire spécialement aménagé par l’Agence ITER France : traversée de l’autoroute A7 préalablement fermée, ouvrages d’art renforcés pour supporter son poids, panneaux de signalisation démontés pour lui laisser la place de passer, et pan de falaise raboté, dans la vallée de la Durance, sur un passage trop étroit.

Le 26 juin à 2 h 15 du matin, le précieux chargement pénètre sur le site d’ITER, après un périple maritime et routier de trois mois et 10 000 km depuis la ville chinoise de Hefei (province de l’Anhui), où la pièce a été fabriquée sur fonds européens. Déchargé avec d’infinies précautions au moyen d’un pont roulant, l’aimant « PF6 » rejoint, dans un vaste hall, les composants qui l’ont précédé ou qui ont été fabriqués sur place.

Sur l’ensemble du vaste site de 180 ha situé sur la petite commune de Saint-Paul-lez-Durance, 2 100 personnes de nombreuses nationalités s’activent en temps normal, nombre réduit à 600 au plus fort de l’épidémie de coronavirus.

Dans le hall consacré aux électroaimants supraconducteurs, des techniciens masqués s’affairent autour des immenses pièces métalliques, vérifiant inlassablement les connexions et les soudures dans leurs moindres détails. Pourquoi autant de soins ? Car la moindre erreur de conception, défaut d’usinage ou d’assemblage d’un composant de la machine en cours de construction à quelques mètres de là pourrait compromettre son fonctionnement futur. Ce que les sept partenaires – Chine, Union européenne (UE), Inde, Japon, Corée du Sud, Russie, Etats-Unis, trente-cinq pays au total – du projet ITER, né officiellement en 2007 après des décennies de gestation, ne peuvent pas se permettre.

Il vous reste 73.59% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.