Aéronautique : une génération clouée au sol

REPORTAGE. À Toulouse, siège des prestigieuses écoles qui forment l'élite du personnel aérien (Supaéro, Enac…), l'humeur des étudiants est sombre.

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        Et après ? Félix Pollet, en 3e année à Supaéro, songe à se reconvertir.
Félix Pollet, en 3e année à Supaéro, songe à se reconvertir. © LYDIE LECARPENTIER/REA

Temps de lecture : 9 min

«D'un seul coup, les avions se sont arrêtés de voler », se souvient Charles Champion, 65 ans, le président de l'école d'ingénieurs Isae-Supaéro, un as de la profession qui a passé près de quarante ans chez Airbus. À Toulouse, le royaume français de l'aéronautique, contempler un ciel redevenu le terrain de jeu exclusif des oiseaux n'a rien d'apaisant ni de bucolique. Car les conséquences sont connues et rapidement visibles : le constructeur aéronautique Airbus a réduit sa production d'un tiers dès avril, ses sous-traitants ont été immédiatement pris dans la nasse, et les suppressions d'emplois n'ont guère tardé.

Dans la ville rose, siège de Supaéro et de l'Enac, prestigieuses écoles qui forment l'élite de la profession aéronautique, tout a basculé en quelques semaines. Pour les étudiants...

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Commentaires (29)

  • ASTROSEEK

    La religion écolo prend le pas sur la science et la technique. Bientôt nous aurons droit au blasphème écologique la messie est toute trouvée et la messe a été dite.
    je reste laïque pour celle ci comme pour les autres.
    les prêtres régulateurs vont ils me laisser m'exprimer cette fois. ?

  • Le sanglier de Génolhac

    Enterré au bout des pistes de Montaudran d'où partaient les avions pour l'Espagne et ensuite vers le Maroc, la Mauritanie et le Sénégal. Guillaumet, la première fois où il enseigna les dangers de la ligne à Saint-Ex, lui "raconta" l'Espagne : Des champs d'orangers, plus loin une prairie douce vue d'en haut mais traversée d'un ruisseau redoutable car enfoui sous les herbes. Et une autre à douce pente propice à accueillir un avion en perte de moteur mais d'où soudain "comme à l'affût dévalent la pente trente moutons de combat, prêts à faire capoter l'avion". Rassuré, sûr des conseils de son ami ("le seul peut être que j'ai jamais eu"), Saint-Ex laissera dans "terre des hommes" cette phrase "il répandait la confiance comme une lampe répand la lumière".

  • Le sanglier de Génolhac

    "monsieur" Daurat ! Diplômé à la fois d'horlogerie et des travaux publics. L'archétype du chef. Du meneur d'hommes. Découvreur en 14/18 des "parizerkanonen" qui pilonnaient Paris. Quand il alla communiquer sa découverte à l'état major, il fut reçu par un officier supérieur qui, au lieu de s'approprier le découverte, lui laissa l'annoncer aux généraux. Cet officier courtois au possible avait pour nom Alfred Dreyfus. Lui qui par une nuit de tempête, où un pilote avait eu peur de décoller lança au mécano de piste "allez me chercher mon cuir, mes lunettes, mon casque et mes gants". Lui qui vira Mermoz à son premier vol d'essai "pas besoin d'acrobates ici, et puis allez vous faire couper les cheveux". Puis, ayant vu le pilote à travers "l'artiste", il le renvoya "virez à plat et revenez, faites moi du travail d'ouvrier, d'ou-vri-er" Monsieur Daurat mit quand Même "l'archange" aux ateliers durant six mois afin que les moteurs n'aient plus de secrets pour lui. Mermoz reconnut plus tard que lors de son célèbre atterrissage dans la cordillère avec Alexandre Collenot, ses connaissances en mécanique leur avaient sauvé la vie. Il est aussi "Rivière", le chef d'escale de "vol de nuit" inflexible en apparence mais au fond du coeur attaché comme pas un à ses pilotes. "Rivière le dur, Rivière le solitaire et qui porte seul sa lourde victoire". Saint Expéry. Monsieur Daurat est resté Rivière pour le reste de sa vie malgré qu'il s'en défende. Marié à une violoniste virtuose, il est enterré au bout des pistes de Mont