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Bac 2020 : plus de 9 élèves sur 10 reçus dès le premier tour, un record absolu

Selon le ministère de l'Education, 91,5 % des candidats ont été reçus au baccalauréat avant même les oraux de rattrapage, en hausse de 13,7 points par rapport à l'an dernier. Un résultat jamais atteint et qui risque de relancer les critiques déjà émises sur le thème d'un « bac au rabais ».

Dans certains établissements, comme ci-dessus au lycée Lafontaine à Paris (16e), des candidats au baccalauréat ont été invités, par petits groupes et dotés d'un masque, à récupérer les moyennes des notes obtenues à l'examen.
Dans certains établissements, comme ci-dessus au lycée Lafontaine à Paris (16e), des candidats au baccalauréat ont été invités, par petits groupes et dotés d'un masque, à récupérer les moyennes des notes obtenues à l'examen. (Martin BUREAU/AFP)

Par Marie-Christine Corbier

Publié le 7 juil. 2020 à 19:16Mis à jour le 7 juil. 2020 à 19:30

Le chiffre est énorme et va forcément alimenter les critiques de ceux qui craignaient un bac au rabais pour la génération Covid. Au total, 91,5 % des candidats ont été reçus avant le rattrapage, selon le ministère de l'Education. Soit 92.800 de plus qu'en juin 2019 (77,7 %). Le taux d'admis est en hausse de 13,7 points par rapport à l'an dernier. Le nombre de candidats «recalés» baisse de 5,2 points comparé à 2019 (2,7 %). Et 40.900 lycéens, soit 5,8 %, passeront les oraux entre le 8 et le 10 juillet. C'est 8,5 points de moins que l'an dernier.

Le taux d'admis à l'issue du premier groupe au baccalauréat général est de 94,3 %, en hausse de 14,7 points par rapport à celui de 2019. Il augmente moins fortement dans la série L (+ 10,7 points) que dans les séries ES et S (respectivement + 16,2 et + 14,8 points). Le taux d'admis au bac technologique est de 89,4 % (+13,9 points en un an). Pour le bac professionnel, il atteint 87,4 %, soit 11,6 points de plus qu'à la session 2019.

Des circonstances inédites

A la différence des années précédentes, la plupart des 740.000 candidats étaient déjà fixés avant l'annonce des résultats. Il leur avait suffi de prendre leur calculette pour appliquer les bons coefficients sur les notes de contrôle continu des premier et deuxième trimestres. « Le fait que 9 élèves sur 10 aient le bac n'est pas choquant en soi », a réagi Jean-Michel Blanquer sur « BFM », en comparant ce résultat du premier tour avec les scores habituels après passage des oraux de rattrapage.

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Pour cet examen qui s'est déroulé dans des circonstances inédites, le mot d'ordre de l'Education nationale avait été celui de « bienveillance », avec des moyennes annuelles arrondies à l'unité supérieure et la possibilité, dans des cas exceptionnels (deuil ou maladie), de repasser les épreuves du bac en septembre y compris pour les candidats qui avaient une moyenne inférieure à 8 sur 20. « Ce ne sera pas un bac au rabais qui vaudra des clopinettes, car les élèves ont travaillé », avait indiqué Jean-Michel Blanquer avant la publication des résultats.

« Bienveillance »

La volonté de ne pas léser les élèves a pourtant été poussée à l'extrême dans certains cas, selon le principal syndicat d'enseignants du second degré, le SNES-FSU, affirmant que certains établissements ont saisi manuellement des notes bien supérieures à celles qui figuraient dans les livrets scolaires. Cela a pu se produire « très ponctuellement », relativisait-t-on dans l'entourage de Jean-Michel Blanquer, avant les résultats officiels.

Les jurys avaient aussi à leur disposition des éléments statistiques (écarts-types et autres) relatifs à l'établissement pour éviter, selon le ministère, « des torsions par rapport aux résultats habituels », selon le ministère. Certains lycées qui notent plus sévèrement leurs élèves s'étaient inquiétés du fait que ces derniers puissent ne pas décrocher la mention espérée si les résultats n'étaient pas harmonisés à la hausse, sur des niveaux comparables à ceux des années précédentes.

Un avant-goût de la réforme

La part belle faite au contrôle continu dans cette édition inédite du bac est un avant-goût de la réforme qui s'appliquera l'an prochain. Pour autant, sur ce sujet toujours sensible , le ministère insiste pour dire que cette année liée à l'épidémie de coronavirus n'est « pas le modèle de la réforme 2021 ». Le contrôle continu sera simplifié par rapport à ce qui avait été prévu initialement, mais il sera encadré dans des épreuves particulières, avec des sujets puisés dans une banque nationale d'épreuves.

Marie-Christine Corbier

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