Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

« Ça va être la lessiveuse » : la difficile reconversion des salariés de l’habillement

Le secteur de l’habillement paie un lourd tribut à la crise liée à la pandémie de Covid-19. Partout, en France, l’emploi des salariés de La Halle, Camaïeu ou Celio est menacé. Près de 85 % d’entre eux sont des femmes, peu qualifiées.

Par  et

Publié le 02 juillet 2020 à 09h26, modifié le 02 juillet 2020 à 13h48

Temps de Lecture 9 min.

Article réservé aux abonnés

Des salariés d’André, en redressement judiciaire, manifestent à Paris, le 30 juin.

Des milliers de familles sont dans l’attente. Partout, en France. Les 3 300 salariés de Camaïeu, au siège de Roubaix et dans les 634 magasins de l’enseigne exploités dans l’Hexagone, devront patienter jusqu’à fin juillet pour connaître qui, des sept candidats, reprendra le leader du prêt-à-porter féminin, à la barre du tribunal de commerce de Lille.

Chez André, enseigne en redressement judiciaire dont la moitié des magasins pourraient être repris par un ancien PDG, François Feijoo, près de 200 des 412 salariés savent déjà qu’ils risquent de perdre leur emploi. Le verdict tombera le 24 juillet.

Les 5 809 employés de La Halle seront eux fixés le 8 juillet. Le tribunal de commerce de Paris décidera alors quels candidats hériteront des 820 magasins de l’enseigne placée en redressement judiciaire à la demande de son actionnaire, le groupe Vivarte. Sur le compte Facebook de leurs représentants syndicaux, beaucoup déversent leur colère en s’interrogeant sur les modalités du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE). « Je ne vois pas d’indemnités supralégales », s’agace l’un d’eux. « On aura notre argent dans combien de temps exactement ? », demande un autre. A Montierchaume (Indre), Sandrine (les personnes citées dont le nom n’apparaît pas ont souhaité garder l’anonymat), préparatrice de commandes au sein de l’entrepôt La Halle, s’inquiète de « se retrouver sur le marché de l’emploi à un moment où il y aura plein de plans sociaux ».

« Ça va être la lessiveuse »

En tout, au sein des enseignes Camaïeu, La Halle, André, Un jour ailleurs, Celio, Damart ou Devianne, ils sont déjà plus de 16 000 en France à s’interroger sur leur avenir. Et les prévisions du secteur se font plus alarmantes. Sur l’ensemble de 2020, les ventes d’habillement devraient enregistrer, en moyenne, un recul de 20 % par rapport à 2019, selon l’Institut français de la mode. Procos, la fédération pour la promotion du commerce spécialisé, qui regroupe des secteurs aussi divers que l’habillement, la restauration ou la jardinerie, craint que la crise liée à la pandémie de Covid-19, faute de mesures d’aides, n’entraîne la destruction de « 150 000 à 300 000 emplois en France en 2020-2021 et la fermeture de 50 000 points de vente ».

Lire aussi Article réservé à nos abonnés Le Berry ne veut pas être rayé de la carte industrielle

Fragilisé par la baisse de la consommation depuis une décennie, le marché de l’habillement a déjà connu, en 2017-2018, une vague de licenciements chez Pimkie, La Halle ou Jules, ou lors de la liquidation judiciaire de New Look et Mim. Dans l’indifférence du monde politique. « On ne peut pas garder les métiers du passé. On ne peut pas garder la bougie quand l’électricité arrive », avait déclaré, en juin 2018, la ministre du travail, Muriel Pénicaud, en jugeant qu’à l’heure de la vente en ligne il fallait investir dans la formation pour accompagner les salariés du commerce vers les « métiers du futur ».

Il vous reste 76.63% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.