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Décryptage

Une aide de 4.000 euros pour l'embauche d'un jeune de moins de 25 ans

Le Premier ministre, Jean Castex, a précisé le dispositif d'aide à l'embauche des jeunes lors de son discours de politique générale. L'aide sera éligible au moins un an pour toute entreprise, quelle que soit sa taille.

Chaque entreprise qui embauchera un jeune de 25 ans maximum bénéficiera d'une aide de 4.000 euros pendant un an.
Chaque entreprise qui embauchera un jeune de 25 ans maximum bénéficiera d'une aide de 4.000 euros pendant un an. (Stephane AUDRAS/REA)

Par Alain Ruello

Publié le 16 juil. 2020 à 06:10Mis à jour le 16 juil. 2020 à 11:05

Emmanuel Macron a annoncé mardi, lors de son interview télévisée du 14 Juillet , une exonération de charges jusqu'à 1,6 SMIC pour favoriser l'embauche des jeunes , premières victimes de la crise économique. Le lendemain, à l'occasion de son discours de politique générale, Jean Castex a confirmé la limite du dispositif en termes de rémunération mais s'est montré moins précis sur la forme, parlant de « réduction du coût du travail ». A défaut de connaître les contours exacts de cette aide exceptionnelle, le Premier ministre en a au moins précisé son montant - « à hauteur de 4.000 euros par an » -, la borne d'âge - « moins de 25 ans » - et la durée - « au moins un an » -, le tout quels que soient les effectifs de l'entreprise.

Après arbitrage, l'aide à l'embauche a donc été fixée de manière forfaitaire, alors que le projet initial porté par l'ex-ministre du Travail, Muriel Pénicaud, et son équipe tablait sur une exonération de la totalité des cotisations salariales jusqu'à 2,5 SMIC . Les précisions apportées par Jean Castex devant les députés font donc plutôt penser que le coup de pouce prendra la forme d'une prime, un peu sur le modèle de feu la prime PME du quinquennat Hollande, ou, à tout le moins, d'une exonération mais plafonnée.

Simple et rapide

« Il y a un clair-obscur sur la forme car, juridiquement, une exonération est très encadrée », explique une source gouvernementale. Que le gouvernement opte pour une exonération (techniquement un crédit de cotisation) ou le versement d'une prime avant prélèvement par l'Urssaf (comme dans le cas de l'apprentissage) peu importe, abonde une autre, car « le principe est de baisser le coût du travail via le mécanisme le plus rapide et le plus simple possible. » Et pour le jeune, cela ne change rien : il perçoit son net comme prévu et bénéficie bien de toute la couverture sociale associée à son brut.

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Autre précision importante : cette aide de 4.000 euros sera versée pour toute embauche en CDI ou en CDD d'au moins six mois (les jeunes déjà en poste n'y seront pas éligibles). Ce faisant, au SMIC, l'employeur conservera en trésorerie la totalité des cotisations salariales (il n'y a plus de cotisations patronales). Soit une baisse du coût du travail de 20 % environ à ce niveau de rémunération.

Pour s'assurer qu'aucun des 700.000 jeunes qui vont entrer sur le marché du travail à la rentrée ne se retrouve sans solution, comme il le promet, l'exécutif met en plus sur la table 300.000 « parcours et contrats d'insertion » pour ceux qui sont les plus en difficultés. Mais, contrairement à ce qu'a laissé entendre Emmanuel Macron, cela ne passera pas par des « mécanismes nouveaux ».

Une solution pour tous

Plutôt que d'innover, sachant qu'il faut au moins dix-huit mois pour éprouver un nouveau dispositif, il s'agira d'ouvrir en grand les vannes budgétaires des dispositifs actuels de contrats aidés - Garantie jeunes, Parcours emploi compétences ou encore emplois francs - pour lesquels les circuits existent déjà. La même logique conduit à augmenter de 100.000 le nombre de places en service civique, dans les six mois, a précisé le chef de l'Etat.

Les jeunes ayant terminé leurs études mais qui n'ont pas trouvé de travail bénéficieront enfin d'aides à la formation vers des métiers ou des secteurs en tension. Ce soutien, de 1,5 milliard d'euros (à destination des chômeurs également), passera par deux canaux : le grand plan compétences, ou PIC, qui va donc être étendu à la demande générale aux jeunes qualifiés, ou un abondement du compte personnel de formation, de sorte que leur bénéficiaire soit doté d'un capital formation de départ.

Alain Ruello

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