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Le ministère de la Culture chiffre l'étendue des dégâts du confinement

Une étude du ministère de la Culture dresse une première estimation globale de l'impact économique du Covid-19 sur le secteur, soit 22,3 milliards d'euros de perte de chiffre d'affaires pour 2020. Parallèlement Franck Riester a précisé avoir déjà mobilisé 5 milliards d'euros pour soutenir ce dernier.

Le service des études et statistiques du ministère de la Culture a mené l'enquête auprès de 7.800 acteurs pour évaluer l'étendue des dégâts financiers et les conséquences à court et moyen terme sur l'emploi.
Le service des études et statistiques du ministère de la Culture a mené l'enquête auprès de 7.800 acteurs pour évaluer l'étendue des dégâts financiers et les conséquences à court et moyen terme sur l'emploi. (STEPHANE DE SAKUTIN/AFP)

Par Martine Robert

Publié le 2 juil. 2020 à 13:08Mis à jour le 2 juil. 2020 à 15:35

Quel est l'impact économique de la crise du Covid-19 sur les secteurs culturels ? Dès mars, après le début du confinement, le service des études et statistiques du ministère de la Culture a mené l'enquête auprès de 7.800 acteurs pour évaluer l'étendue des dégâts financiers et les conséquences à court et moyen terme sur l'emploi.

Le résultat est édifiant : si moins de la moitié (46 %) des acteurs a recouru au chômage partiel, la crise va engendrer une baisse moyenne de chiffre d'affaires de 25 % au moins en 2020, soit un recul à attendre de plus de 22,3 milliards d'euros.

Avant la pandémie, le secteur affichait un chiffre d'affaires de 97 milliards d'euros pour une valeur ajoutée de 47 milliards. Le poids de la culture était estimé à 2,3 % de l'économie, avec un secteur marchand composé de 79.800 entreprises. Et 635.700 personnes occupaient un emploi à titre principal dans la culture.

Quatre secteurs en première ligne

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Le Covid a des conséquences diverses selon les spécialités mais quatre secteurs contribuent à 70 % de cette perte de chiffre d'affaires : l'audiovisuel et le cinéma pour 22 %, le spectacle vivant pour 19 %, les agences de publicité pour 18 % et les arts visuels pour 13 %.

Seuls le jeu vidéo et les plates-formes numériques n'ont pas souffert voire ont profité de la crise. En revanche, l'effet négatif du virus a été significatif pour le livre, la presse, la production audiovisuelle à la fois pendant le confinement et par un retour à la normale très progressif attendu d'ici la fin de l'année. Le Covid-19 s'avère plus néfaste encore et jusqu'en 2022, pour l'édition musicale, le spectacle vivant, les musées, les galeries d'art, le patrimoine et l'architecture victimes de l'arrêt des chantiers.

Chute de 72 % pour le spectacle

Sans surprise, le monde du spectacle est le plus touché, avec une perte de chiffre d'affaires estimée à 72 % en 2020 soit 4,2 milliards - fermeture des salles, annulation des festivals , puis jauges réduites obligent.

Pour les arts visuels, le manque à gagner est évalué de 31 %, soit 3 milliards : les galeries d'art et les maisons de vente aux enchères devraient voir leur activité diminuer respectivement de 44 % et 37 % - les secondes étant plus actives en ligne -, les musées et monuments de 65 % avec l'effondrement de la fréquentation, notamment internationale. Enfin, il faut s'attendre pour les cinémas à une baisse de chiffre de 42 %, pour les disquaires de 29 %, pour les cabinets d'architectes de 28 % et les libraires de 24 %.

Autre sujet d'inquiétude : les secteurs les plus sensibles sont de gros employeurs . Ainsi, 322.800 personnes occupent un emploi principal dans le spectacle, le patrimoine, les arts visuels, l'architecture. La moitié de ces emplois sont en danger.

5 milliards injectés par l'Etat

Au regard du désastre annoncé, le ministre de la Culture a rappelé avoir mobilisé 5 milliards. « Face à la déstabilisation brutale et durable de la culture et des médias, le gouvernement s'est mobilisé de façon inédite pour protéger les artistes et les acteurs culturels et préserver les emplois. Nous devons défendre notre modèle culturel, et en faire un pilier de la relance », a rappelé Franck Riester.

Quelque 2,9 milliards ont été injectés au travers des dispositifs de soutien : activité partielle, fonds de solidarité, prêts garantis par l'Etat, exonérations de charges. Le reste correspond à des mesures spécifiques comme les 950 millions pour l'intermittence.

Sur l'enveloppe globale, 706 millions d'euros ont été dirigés vers le spectacle vivant et la musique enregistrée, 525 millions vers le patrimoine et l'architecture, 391 millions vers les arts visuels. L'industrie du cinéma et de l'image animée a quant à elle bénéficié de 320 millions d'aide, la chaîne du livre de 217 millions. Enfin, 985 millions ont été mobilisés en faveur des médias et de la communication et 666 millions en faveur de la presse.

Martine Robert

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