Agence de communication spécialisée dans les questions du handicap et de la diversité, capable de réaliser des supports graphiques, sites web et vidéos, Bbird a trouvé dans la réalité virtuelle son principal levier de croissance. Créée en 2017 au Petit-Quevilly, près de Rouen, par Emmanuelle Burel et son directeur artistique Jean-Philippe Dru, l’entreprise de huit personnes (500 000 euros de chiffre d’affaires en 2019) déclare aujourd’hui avoir formé des milliers de salariés à la question de la diversité en entreprise, pour des clients comme Orano, Carrefour, la Société Générale ou Alten. Son équipe compte des développeurs experts en ce domaine.
« L’innovation aide à se démarquer sur un secteur de la communication concurrentiel et qui fait partie des premiers budgets coupés lorsque les entreprises connaissent des difficultés », souligne Emmanuelle Burel, en écho aux conséquences à venir de la crise du coronavirus. Autre atout : l’agence appartient depuis 2019 au groupe caennais Asuwish, constitué de neuf agences de conseil en marketing et communication (60 personnes, 4,2 M€ de CA). Son codirigeant Jérôme Caudrelier mise notamment sur la complémentarité et la solidarité entre ses agences pour grandir et traverser la crise à venir.
Immersion dans le handicap
Difficile de réaliser ce que vit une personne en situation de handicap au quotidien, à moins d’être soi-même concerné. C’est justement ce que propose Bbird en permettant aux salariés d’une entreprise de se glisser dans la peau d’un collègue de travail dyslexique, atteint de dyspraxie, souffrant de troubles visuels ou encore de troubles du spectre autistique. Sous un casque de réalité virtuelle, l’utilisateur vit une expérience immersive de 5 à 10 minutes.
Tous les scénarios se déroulent en entreprise, dans un décor de jeu vidéo. Ainsi, pour découvrir la dyspraxie, un trouble peu connu qui empêche la coordination et l’automatisation des gestes, l’utilisateur doit écrire le mot « bateau » sur un tableau, puis répéter l’exercice en piochant cette fois-ci dans un nouvel alphabet constitué de symboles hiéroglyphiques. « Vous allez mettre beaucoup plus de temps. Tout comme les personnes atteintes de dyspraxie, pour qui l’écriture classique s’apparente à un dessin complexe à réaliser », décrypte Emmanuelle Burel, dirigeante de cette agence de communication spécialisée dans les questions du handicap et de la diversité.
Faire tomber les préjugés
Chaque expérience offre « un aperçu d’un handicap », comme de se mettre dans la peau d’un salarié autiste : l’utilisateur découvre que son poste de travail a été laissé en désordre par un collègue venu récupérer des documents, et soudainement son champ de vision devient rouge, une violente alarme sonore retentit. « On visualise ici l’importance pour lui d’avoir une routine pour se sentir rassuré », explique Emmanuelle Burel.
L’expérience vise aussi à ouvrir un dialogue entre collègues, pour réfléchir à l’aménagement des postes de travail, par exemple. Et casser des préjugés, y compris misérabilistes, car « on voit aussi que d’autres situations du quotidien ne sont pas difficiles à gérer », ajoute la jeune dirigeante de 27 ans de cette entreprise adaptée dont les salariés sont majoritairement en situation de handicap.
