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A la rentrée, les universités s'attendent à recevoir 35.000 étudiants supplémentaires

Les universités s'inquiètent de l'afflux de nouveaux bacheliers à la rentrée prochaine. « On ne pourra pas absorber toutes les demandes, préviennent les présidents d'université. Il nous faut des moyens pérennes. »

« Il y a un travail personnalisé avec chaque élève, ce qu'on appelle les commissions rectorales », a indiqué le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer. Nous gardons avec [la ministre de l'Enseignement supérieur] Frédérique Vidal l'objectif que chacun trouve une solution. »
« Il y a un travail personnalisé avec chaque élève, ce qu'on appelle les commissions rectorales », a indiqué le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer. Nous gardons avec [la ministre de l'Enseignement supérieur] Frédérique Vidal l'objectif que chacun trouve une solution. » (Romain Gaillard/Rea)

Par Marie-Christine Corbier

Publié le 15 juil. 2020 à 10:27Mis à jour le 16 juil. 2020 à 17:03

« Nous sommes déjà au taquet, non seulement en première année de licence, mais à tous les étages », prévenait la semaine dernière le président de Sorbonne Université, Jean Chambaz, en évoquant l'afflux de néobacheliers. Le taux de succès du baccalauréat , de 96,5 % (98,4 % en filière générale, contre 91,2 % en 2019), est un record absolu qui inquiète les présidents d'université. « Il ne faut pas s'attendre à ce que le numérique permette d'accueillir tous les nouveaux étudiants », affirmait Gilles Roussel, à la tête de la Conférence des présidents d'université (CPU), à l'issue des premiers résultats. « Il y aura cette année au moins 657.000 bacheliers, soit près de 100.000 de plus que l'an passé avant rattrapage, avait alerté la CPU, en réclamant « une réunion d'urgence, sous l'égide du Premier ministre ».

Les universités s'attendent à devoir accueillir 35.000 étudiants supplémentaires, l'équivalent d'une université de la taille de celle de Nantes. Les autres bacheliers se répartiraient entre les BTS, les IFSI (Instituts de formation en soins infirmiers), les grandes écoles ou ne poursuivraient pas dans l'enseignement supérieur. Chacun devra « prendre sa part », a prévenu la CPU.

Il faut que « ceux qui s'inscrivent puissent avoir une place », a indiqué Jean-Michel Blanquer. Selon le ministère de l'Education nationale, plus de 3.600 places dans des filières courtes post-bac (BTS ou autres) seront créées cette année. Christine Gangloff-Ziegler, présidente de l'université de Haute-Alsace, met toutefois en garde contre « une gestion globale des flux ». « L'an dernier, il restait plus de 90.000 places disponibles, rappelle-t-elle. Pourtant, des étudiants se sont retrouvés sans place à l'université, car il y avait un décalage entre les demandes et les places disponibles. »

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« Des moyens pérennes »

Certaines universités évoquent « des meilleurs résultats » que les années précédentes de la part des étudiants de première année, ce qui pourrait libérer des places. Mais les contraintes sanitaires « obligent à adapter les enseignements et vont ajouter des contraintes sur les locaux et l'accueil des étudiants », redoute Gilles Roussel. Les besoins financiers supplémentaires oscilleraient entre 150 et 350 millions d'euros, selon Guillaume Gellé, président de l'université Reims-Champagne-Ardenne et vice-président formation de la CPU, qui évoque le « casse-tête » récurrent des locaux et des ressources humaines disponibles.

La question du coût par étudiant fait débat, le ministère de l'Enseignement supérieur l'évaluant à 1.600 euros par an alors que le coût réel est bien supérieur selon les universités : « Les 1.600 euros par étudiant, c'est du coût marginal, on est arrivé à la limite de ce coût marginal, s'agace Guillaume Gellé. On voudrait que soit financé le coût complet, donc entre 10.000 et 11.000 euros par étudiant. Dans certaines disciplines, on n'a plus les ressources disponibles pour les enseignements. En économie gestion ou en STAPS [sport], on n'arrive plus à recruter d'enseignants contractuels ! On ne pourra pas absorber toutes les demandes. Il nous faut des moyens pérennes. »

En période de crise et d' accroissement des problèmes d'insertion professionnelle , les universités s'attendent aussi à ce que des étudiants veuillent prolonger leurs études, voire que d'autres, sans emploi, souhaitent les reprendre. Autant d'arrivées nouvelles d'étudiants qui compliquent un peu plus encore la donne.

Marie-Christine Corbier

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