Les candidats au baccalauréat en ont-ils fini avec le stress des examens ? On pourrait le penser, à l’issue d’une session 2020 où 95,7 % d’entre eux ont obtenu leur diplôme sur la base du contrôle continu. Mais, selon la médiatrice de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur, Catherine Bizot, qui publie son rapport annuel le 17 juillet, les sessions 2019 et 2020 ont été sources de nombreux questionnements. Deux années marquées par la réforme du baccalauréat – et sa contestation – puis par la crise sanitaire.
En 2019, les saisines concernant les examens ont ainsi augmenté de 17 %. On en dénombre 1 000 sur l’année, avec un pic de 300 réclamations entre juin et septembre 2019. Si elles ne portent pas uniquement sur le baccalauréat, leur hausse s’explique surtout par la grève des notes de la session 2019, et par des inquiétudes sur les épreuves communes de contrôle continu (E3C) du nouveau bac.
Début juillet 2019, une partie des correcteurs a organisé la rétention des copies pour contester la réforme du bac et du lycée. Les jurys ont parfois dû les remplacer par les notes du contrôle continu, ce qui a poussé d’autres candidats à plaider la rupture d’égalité auprès de la médiatrice – des requêtes jugées irrecevables par les services juridiques de l’éducation nationale.
Copies jamais retrouvées
Les dysfonctionnements se sont néanmoins multipliés, pendant et après la session 2019. Certains candidats ont demandé à voir des copies qui n’ont jamais pu être retrouvées. D’autres ont découvert qu’ils n’avaient reçu qu’une note globale. Le détail des points aux « sous-épreuves » n’était pas indiqué, contribuant, « dans le contexte particulier de la session 2019, à jeter le doute sur le mode de notation, voire parfois sur la réalité de la correction », précise le rapport. La réforme du bac vient cependant changer la donne, puisque détailler notes et appréciations sur les copies est fortement encouragé pour les E3C, récemment rebaptisées « évaluations communes ».
Mais la transition vers ce nouveau bac est jalonnée de difficultés. La médiatrice, saisie par des candidats qui allaient perdre le bénéfice de notes obtenues avant la réforme, réclame par exemple la mise en place d’une « période transitoire » lorsqu’un examen est transformé, pour ne pas pénaliser les candidats à cheval sur les deux systèmes. Un problème qui concerne souvent des candidats en situation de handicap.
Ces élèves ont d’ailleurs été un sujet d’inquiétude dans le cadre de la session exceptionnelle de 2020. Des établissements ont ainsi voulu savoir comment valoriser des candidats ayant rendu des travaux en retard du fait de leur handicap. En théorie, un devoir remis au cours du troisième trimestre ne pouvait pas compter dans la note finale… Le ministère, pour ce type de requête, a réclamé la « bienveillance ». Au terme d’une année scolaire perturbée – entre autres par une grève des transports –, certains élèves en situation de handicap ont également eu peur que leur livret scolaire soit jugé insuffisant. « Quand le système est en transition et qu’il y a des incertitudes, ce sont eux qui en souffrent les premiers », regrette ainsi Catherine Bizot.
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