Ils font partie des quelque 88 % de bacheliers inscrits sur Parcoursup à avoir déjà validé leur choix d’orientation à la mi-juillet. Les « plus chanceux » de cette session 2020, disent-ils. Et pourtant, ils n’en tirent pas toujours satisfaction.
« Après cette fin d’année mouvementée, le confinement, le bac délivré différemment, tout se bouscule dans ma tête, confie Jessica Pelette, admise en licence de langues étrangères appliquées à Clermont-Ferrand, et qui a répondu à un appel à témoignages sur Lemonde.fr. J’ai peur de ne pas avoir tout à fait le niveau pour entrer à l’université, peur qu’on m’ait donné le bac [au contrôle continu] sans que je l’ai vraiment mérité. » La jeune Auvergnate évoque aussi sa « peur d’une deuxième vague » de Covid qui l’empêcherait de « vivre sa vie d’étudiante à fond ». « Il y a tellement d’incertitudes qui pèsent sur cette rentrée… »
Clémence (elle a requis l’anonymat), 17 ans, qui vient de décrocher une place en licence d’information-communication à Lille – son « choix de cœur » –, confie aussi ses « doutes » qu’elle impute, en grande partie, à la crise sanitaire. « J’ai comme un sentiment d’inaccompli », témoigne la jeune fille, qui a pourtant validé très tôt sa proposition d’affectation sur Parcoursup, « au deuxième jour de l’ouverture de la plate-forme ». Sans ressentir le « soulagement » qu’elle espérait.
« Je ne sais pas comment ça va se passer en septembre, explique cette lauréate d’un bac ES. Je n’étais pas très engagée dans les cours à distance, et maintenant, j’appréhende… J’espère qu’à l’université il y aura plus de cours en présentiel. »
Pour soutenir les néobacheliers, après six mois sans retour en classe pour la plupart d’entre eux, et atténuer le choc d’une rentrée universitaire dans des conditions sanitaires incertaines, des dispositifs d’accueil et de remédiation sont prévus. Les universités en appellent d’ailleurs à l’Etat pour accroître les moyens qu’ils pourront y consacrer. Clémence n’attendra pas septembre pour se remettre au travail : en août, elle quittera Courbevoie (Hauts-de-Seine), où elle a grandi, pour s’installer dans une résidence universitaire à Lille. « Dès que je serai posée, j’ai prévu des révisions. Je ne voudrais pas me louper… »
« J’ai bon espoir »
« Je vais bosser un maximum pour mériter ma place », confie aussi Sarnai Tsogtsaikhan, 19 ans. Admise mi-juin, en phase complémentaire de Parcoursup, en première année de licence de droit à l’université de Bordeaux, elle ose à peine y croire. « Après un bac professionnel en accueil et relation clients, on m’avait conseillé de postuler en BTS, raconte la jeune femme arrivée de Mongolie pour s’installer à Nantes il y a neuf ans. Le droit, c’est inespéré pour moi. J’en rêvais depuis toujours. »
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