Mattéo, 17 ans, refuse de rester inactif. Les résultats de Parcoursup qui ne lui permettaient pas d’intégrer un IUT de journalisme ou un institut d’études politiques ont bouleversé ses plans. Animateur dans une radio associative, il s’est vu proposer par le directeur de l’antenne un service civique de huit mois.
« Je veux absolument ne pas avoir d’année blanche pour éviter après d’avoir des difficultés pour redémarrer, s’inquiète le jeune homme. Il faut que je sois toujours actif. Le service civique, c’est également un tremplin pour moi car je vais exercer ma passion au quotidien. »
Mattéo espère bénéficier des 100 000 places ouvertes d’ici à la fin 2020 annoncées par Emmanuel Macron lors de son interview du 14-Juillet. Le lendemain, devant les députés, le premier ministre s’est inscrit dans les pas du chef de l’Etat : « La première urgence, ce sont les jeunes », a martelé Jean Castex lors de sa déclaration de politique générale.
Alors que le taux de réussite du baccalauréat 2020 (95,7 %) risque de faire de nombreux déçus sur Parcoursup en raison d’une concurrence plus élevée, les jeunes envisagent le service civique comme une possibilité de rebondir dans leur parcours universitaire. Mais aussi professionnel. La crise sanitaire liée au Covid-19 diminue les embauches, et les 700 000 nouveaux arrivants sur le marché du travail sont les premiers à en être victimes.
« Une transition entre les stages et l’emploi »
Elora, 25 ans, rencontre des difficultés à trouver du travail dans sa branche. Diplômée en management humanitaire, elle décroche un CDD en 2019 après un stage de fin d’études au sein de l’ONG Action contre la faim. Fin janvier 2020, son contrat prend fin. En confinement, la jeune diplômée se met à la recherche d’un nouvel emploi : « Pour les offres auxquels je postule, il faut toujours au minimum trois ans d’expérience solide dans le domaine, et même pour des offres avec un an minimum je n’ai pas été rappelée. »
Elora décide alors de candidater à une offre de gestion de projets dans le commerce équitable. « C’est payé comme un stage mais il n’y a pas besoin de convention ! Je suis contente de pouvoir faire un service civique mais pour moi c’est surtout une transition entre les stages et l’emploi », admet-elle.
La crise due au coronavirus a également poussé Maud à envisager un service civique. Elle travaille depuis mai pour une association qui aide les réfugiés à s’intégrer. « Avec la crise économique qui se profilait à cause de la pandémie, je me suis dit que c’était clairement une expérience à prendre, raconte-t-elle. Sans le Covid-19, je n’aurais peut-être pas cherché à effectuer un service civique. » La jeune femme considère sa mission comme « un moyen d’acquérir cette fameuse expérience professionnelle », souvent exigée sur le marché du travail, et affirme « ne pas regretter » son choix.
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