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En chiffres

PAC : les crédits européens pour les agriculteurs français préservés

La France a sauvegardé les aides européennes à l'agriculture pour le prochain exercice budgétaire 2021-2027. Au total, l'enveloppe s'élève à 62,4 milliards en euros courants sur sept ans, dont 51 milliards d'aides directes aux exploitants et 10,5 milliards pour la ruralité. Ces crédits s'entendent hors plan de relance post-Covid.

Impossible à ce stade de savoir quel secteur de l'agriculture pâtira le plus du milliard perdu sur les aides directes au revenu.
Impossible à ce stade de savoir quel secteur de l'agriculture pâtira le plus du milliard perdu sur les aides directes au revenu. (Laurent GRANDGUILLOT/REA)

Par Marie-Josée Cougard

Publié le 21 juil. 2020 à 13:28Mis à jour le 21 juil. 2020 à 15:40

« On a remonté la pente ! » Le cabinet du nouveau ministre de l'Agriculture, Julien Denormandie, ne boudait pas son plaisir à l'issue des négociations des 27 pays membres de l'UE sur la dotation de l'agriculture dans le prochain exercice budgétaire 2021-2027.

La France se dit « extrêmement satisfaite » que les discussions s'achèvent sur un montant de 386 milliards d'euros pour l'enveloppe globale de la Politique agricole commune - la PAC. C'est une hausse de 1,6 % par rapport à l'exercice 2014-2020 et un progrès de 20 milliards par rapport à la proposition initiale de la Commission. Ces chiffres ne prennent en compte ni le plan de relance européen ni les crédits accordés en cas de crise des marchés et négociés au coup par coup.

Agriculture plus verte

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Toujours très ardues, les discussions budgétaires l'ont été plus encore cette année - sur fond de pandémie et de divergences accrues au sein de l'Europe. La France s'est, comme elle l'avait annoncé, opposée à la baisse des aides à l'agriculture. Le gouvernement estime donc avoir remporté une victoire de ce point de vue, même si au total l'enveloppe PAC pour les agriculteurs français s'avère stable aux alentours de 62 milliards d'euros.

A l'intérieur de cette enveloppe, les aides directes au revenu, dites « premier pilier », s'élèveront à 51 milliards d'euros sur sept ans, contre 52 milliards d'euros sur l'exercice écoulé. En baisse donc. En revanche, la ruralité (deuxième pilier) est mieux dotée que précédemment avec 11,4 milliards d'euros contre un peu moins de 10 milliards sur la période 2014-2020.

Le deuxième pilier sert traditionnellement à encourager les efforts des agriculteurs bénéficiant à l'environnement. Il est, à la différence du premier pilier, co-financé par les Etats membres et chaque action décidée au plan national requiert le feu vert de la commission européenne. Le concept est assez large et peut aller de la replantation de haies au développement de productions biologiques. C'est « un des leviers » que le nouveau gouvernement entend actionner pour appuyer « toutes les transitions à mettre en oeuvre ».

Relance

Les crédits accordés au titre du plan de relance post-Covid pourront le cas échéant bénéficier aussi à l'agriculture. « Les clés d'attribution restent à discuter », assure le ministère de l'Agriculture. Compte tenu des préoccupations grandissantes à l'égard de l'environnement, l'agriculture bio pourrait en profiter, tout comme les éleveurs qui limitent l'utilisation des antibiotiques : « Il nous faudra tenir compte des orientations du Green Deal européen », précise le cabinet du ministre.

Impossible à ce stade de savoir quel secteur de l'agriculture pâtira le plus du milliard perdu sur les aides directes au revenu. « Les deux piliers de la PAC ne sont pas étanches. On peut opérer des transferts de l'un à l'autre », rappelle le ministère. Le revenu des agriculteurs a reculé de 8,6 % en 2019 selon les Comptes de l'agriculture. Les aides directes européennes jouent un rôle déterminant pour les exploitations, dont certaines ne survivraient pas sans.

Marie-Josée Cougard

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