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En chiffres

L'intérim n'a récupéré que 30 % des postes perdus pendant le confinement

En juin, l'intérim évoluait 39 % en dessous de son niveau de l'an dernier, un peu mieux que le -47 % enregistré au mois de mai et le -61 % d'avril. Le métier craint d'être le dernier bénéficiaire de la reprise.

En juin, l'intérim évoluait 39 % en dessous de son niveau de l'an dernier.
En juin, l'intérim évoluait 39 % en dessous de son niveau de l'an dernier. (SEBASTIEN BOZON/AFP)

Par Julien Dupont-Calbo, Lionel Steinmann

Publié le 21 juil. 2020 à 17:38Mis à jour le 21 juil. 2020 à 18:12

Ils ne s'attendent pas à revoir le soleil de sitôt. Les acteurs français de l'intérim voient leur activité repartir très timidement, et n'anticipent pas un franc rebond dans l'immédiat. « Les intérimaires ont été les premières victimes de la crise sanitaire, ils seront sans doute les derniers bénéficiaires de la reprise », affirme Isabelle Eynaud-Chevallier, la déléguée générale de Prism'emploi, la fédération des entreprises du secteur.

En juin, l'intérim évoluait 39 % en dessous de son niveau de l'an dernier selon les derniers chiffres de Prism'emploi, un peu mieux que le -47 % enregistré au mois de mai et le -61 % d'avril. Le métier n'a pour le moment récupéré que 30 % des postes équivalents temps plein perdus pendant le confinement, soit 130.000 emplois.

Priorité aux CDI

« L'amélioration est très lente. Les entreprises font d'abord revenir leurs salariés au chômage partiel avant de rappeler les intérimaires. On ne compte pas retrouver notre niveau normal d'activité avant 2022 », pointe Isabelle Eynaud-Chevallier.

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Pour l'heure, c'est la réouverture des chantiers qui porte le sursaut du travail temporaire. Dans le BTP, l'intérim n'évolue plus qu'à 37 % de son niveau de l'an dernier. Dans le commerce, la chute se limite désormais à 29,5 %, tandis que la logistique et les transports (deux secteurs fortement sollicités pendant la crise sanitaire) limitent les dégâts avec une contraction limitée à 19 % en juin.

L'automobile et l'aérien en première ligne

En revanche, les intérimaires des services et de l'industrie souffrent allègrement, avec des chutes respectives de 49 % et de 43 %. Les deux locomotives de l'automobile et de l'aéronautique à l'arrêt ou presque, tout comme les aéroports . Dans ces secteurs, les intérimaires, qui font partie du modèle des grands acteurs désireux de conserver une souplesse dans leurs effectifs , ont été les premiers sacrifiés.

« Dans l'industrie automobile, le recours à l'intérim est massif et récurrent, pointe Jean-Marie Robert, de la fédération CFDT de la métallurgie. C'est généralement la solution privilégiée lorsqu'il faut créer une troisième équipe sur une ligne de production, pour augmenter la production d'un modèle qui marche bien ». Lorsque la demande décroît, l'employeur peut ensuite réduire les effectifs sans en passer par un plan social.

Avec le choc économique de la pandémie, les postes occupés par les intérimaires ont été les premiers touchés chez les industriels de l'automobile. Ceux qui étaient employés sur des contrats longs ont toutefois pu bénéficier du dispositif d'activité partielle.

Julien Dupont-Calbo et Lionel Steinmann

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