Le monde des services à la personne veut freiner un regain du travail au noir
Mis à mal par la crise du coronavirus, la Fédération du service aux particuliers (FESP) présente son plan de relance pour soutenir les métiers mis en difficulté lors du confinement, notamment dans la petite enfance.
Par Léa Sirot
Touché mais pas coulé. Sévèrement impacté par la crise sanitaire, le secteur des services à la personne a encaissé une chute de 25 % de son activité dans le domaine de la dépendance, de 50 % dans l'éducation et un écroulement de 90 % dans la garde d'enfant et le ménage à domicile, selon la Fédération du service aux particuliers (FESP). La garde à domicile et l'accueil collectif de la petite enfance ont été particulièrement impactés par la crise sanitaire et ont du mal à reprendre à cause de la circulation du virus qui crée de la méfiance au sein des foyers.
« Cette crise peut détruire 200.000 emplois ou en créer 200.000 », juge Maxime Aiach, le président de la FESP. Les entreprises du secteur, qui emploient 1,3 million de personnes, craignent les conséquences économiques de la crise sanitaire sur le pouvoir d'achat des ménages, et un glissement vers le travail au noir - leur « premier concurrent ». La priorité serait de simplifier les démarches administratives, d'améliorer la formation et d'accélérer le passage au crédit d'impôt instantané . « Profitons-en pour aller de l'avant ! », clame Maxime Aiach.
Au chevet de la petite enfance
La déduction immédiate du prix de l'heure de service à la personne par le client et non plus par un décalage d'un an incitera à créer plus d'activité et à faire redémarrer le service d'aide à la personne. Selon la fédération, si cette démarche n'est pas avancée, les consommateurs auront tendance à se tourner plus vers le travail au noir qui est moins contraignant et plus facile à mettre en place.
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Pour relancer la branche petite enfance, la FESP souligne l'importance du maintien du Crédit d'impôt famille (qui finance des places en crèche privée pour les salariés) ainsi que son élargissement aux travailleurs indépendants. Elle réclame également une revalorisation des montants du Complément de libre choix du mode de garde et son élargissement jusqu'aux enfants de 9 ans - contre 6 ans actuellement -, pour les familles qui utilisent la garde à domicile ou en crèche. La fédération propose enfin de porter les capacités d'accueil des microcrèches à 12 enfants : l'effet serait l'embauche d'un CDI à temps plein pour cinq places créées en crèches collectives.
Formation de 10.000 Jeunes
Sur le fond, le secteur des services à la personne doit toujours gérer le problème du recrutement, notamment dans le segment de l'accompagnement des personnes âgées. « L'enjeu est de recruter puis de fidéliser les intervenants par la professionnalisation. Il est de notre responsabilité de changer le regard sur ces métiers du quotidien », précise Guillaume Staub, président du SESP (Syndicat des entreprises de services à la personne).
La FESP suggère donc un plan autour de la formation, donnant la part belle aux changements de carrière, à l'apprentissage et à la valorisation des emplois. La fédération espère former 10.000 jeunes et les accompagner dans leur arrivée sur le marché de l'emploi.
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Léa Sirot