Voilà un rapport qui tombe à point nommé. Alors que plus de 50 000 bacheliers étaient encore sans proposition d’affectation sur Parcoursup à la mi-juillet, les députés de la Loire Nathalie Sarles (La République en marche) et Régis Juanico (Génération.s) devaient présenter, mercredi 22 juillet, devant le comité d’évaluation et de contrôle de l’Assemblée nationale les conclusions de leur mission d’évaluation de l’accès à l’enseignement supérieur.
Un travail d’un an très attendu, alors que l’accès aux études cristallise, plus encore en cette fin d’année scolaire bousculée par la crise sanitaire, les inquiétudes des lycéens et de leurs familles qui peinent à se projeter vers la rentrée.
A la lecture du rapport de 155 pages que Le Monde a pu consulter avant sa diffusion, un constat ressort : si, pour les rapporteurs, la plate-forme Parcoursup, deux ans après sa création, ne parvient toujours pas à susciter une « pleine adhésion » dans l’opinion, le « maillon faible », pour eux, est ailleurs. Ou au-delà : il réside dans les faiblesses d’un système d’orientation qui, de la fin du collège à l’entrée dans le supérieur, en dépit des réformes qu’il a connues et des très nombreux acteurs qu’il implique, reste « insuffisamment lisible » et « insuffisamment coordonné ». Un système « complexe à comprendre et laborieux à actionner », résume RégisJuanico. Au grand dam d’élèves qui finissent par ne plus savoir vers qui se tourner : près des deux tiers privilégieraient une information glanée sur Internet, et pas toujours sur des sites « labellisés ». Ils semblent aussi de plus en plus nombreux, dans les milieux privilégiés, à consulter des coachs privés.
Le poids des déterminismes
Egrenés au fil du rapport, puisés dans les travaux de recherches et les enquêtes, quelques chiffres viennent rappeler, mieux qu’une longue démonstration, le poids des déterminismes sociaux et territoriaux qui pèsent sur l’orientation et la capacité à se projeter. Ainsi, les élèves de Paris et des villes de plus de 100 000 habitants sont deux fois plus nombreux à postuler en classe préparatoire que les élèves des communes de moins de 2 000 habitants. Quelque 54 % des élèves des catégories populaires – contre 39 % des milieux favorisés – ont saisi seuls le plus souvent leurs choix sur Parcoursup. Signe que l’accompagnement n’est pas le même d’un lycée à un autre, ces jeunes déclarant avoir été seuls sur Parcoursup sont nombreux à regretter de n’avoir eu aucun entretien personnalisé à ce sujet (53 %) ou aucun échange avec un professeur principal (20 %). Lorsqu’ils sont accompagnés par leurs professeurs principaux, les trois quarts des lycéens se disent satisfaits. Mais près d’un tiers n’en aurait pas bénéficié.
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