C’est au milieu des containers, des wagons et des portiques de manutention du site de transport combiné à Bonneuil-sur-Marne (Val-de-Marne) que le premier ministre a affirmé, lundi 27 juillet, l’intention du gouvernement de relancer le fret ferroviaire, « un sujet central » selon Jean Castex.
Accompagné de la ministre de la transition écologique, Barbara Pompili, de ses deux ministres délégués, chargés respectivement du logement et des transports, Emmanuelle Wargon et Jean-Baptiste Djebbari, ainsi que de la secrétaire d’Etat, nouvellement nommée, chargée de la biodiversité, Bérangère Abba, le chef du gouvernement a présenté deux mesures pour soutenir ce secteur, « fragile depuis de nombreuses années » : une réduction du coût des péages acquittés par les entreprises de fret, et la création de nouvelles autoroutes ferroviaires pour transporter des marchandises.
« C’est un sujet qui progresse avec beaucoup de difficultés », a concédé M. Castex. Les chiffres sont éloquents et montrent l’érosion de ce mode de transport de marchandises au profit du transport routier. « Cette part n’est plus que de 9 %, cinq fois moins qu’en 1974, soit environ la moitié de la moyenne européenne », précise-t-on au ministère de la transition écologique. L’idée est de doubler la part du fret ferroviaire en l’amenant à 18 % d’ici à 2030, une demande formulée par la convention citoyenne pour le climat, qui réclame « d’augmenter (doubler) la part du transport ferroviaire ».
Trois projets évoqués
Pour soutenir aussi ce secteur – 22 000 emplois, selon le ministère –, fortement perturbé par le ralentissement des activités dû à la crise du Covid-19, ainsi que par les mouvements de grève à la SNCF de l’hiver 2019-2020, une première mesure « d’urgence » consiste à annuler les péages pour les entreprises de fret ferroviaire, de juillet à décembre 2020. « L’Etat débloque immédiatement 63 millions d’euros pour financer la gratuité des péages d’accès au réseau ferroviaire français », avance le ministère, et ce pour toutes les entreprises opérant sur le territoire national.
La même somme sera dépensée par l’Etat pour permettre de diviser par deux les tarifs de péage en 2021. Et « l’Etat prendra en charge, à partir du 1er janvier 2021, 70 % du coût des péages facturés aux entreprises ». L’objectif de cette aide est de sauver le transport combiné, en concurrence directe avec le transport routier. « Cela représente 7 milliards de tonnes par kilomètre en trafic ferroviaire qui seront sauvées en 2021, soit environ 425 000 tonnes de CO2 évités, équivalent à l’empreinte carbone d’une ville de 40 000 habitants, comme Chartres », explique-t-on au cabinet de M. Djebbari.
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