Tribune. La Ve République n’a connu à ce jour que quatre lois de programmation pour la recherche. C’est dire si ce projet de loi est un événement en soi. Sous l’impulsion du président de la République, le texte, élaboré par la ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation depuis plus de dix-huit mois, sur la base de rapports de parlementaires et d’acteurs de la recherche, a été présenté, ce 22 juillet, en conseil des ministres.
C’est avec enthousiasme que les députés se saisissent de ce projet de loi sur la recherche, car il porte la volonté de la France de rester au premier rang des nations qui participent à l’accroissement de la connaissance scientifique et technologique. Avec 2,2 % de son produit intérieur brut (PIB) consacré à la dépense intérieure de recherche et développement (DIRD), la France se classe au septième rang à l’échelle de l’Union européenne (UE). Derrière ces chiffres se cache une réalité : la recherche française décroche. Elle peine à se maintenir au niveau des pays les plus avancés, et ce en dépit de l’excellence de ses chercheurs.
Investir dans la recherche et l’innovation est un enjeu de souveraineté nationale et une nécessité pour répondre aux grands défis d’aujourd’hui et de demain. Cette loi de programmation trace une trajectoire de financement à long terme pour donner temps, moyens et visibilité aux chercheurs. Nous parlons là de 25 milliards d’euros supplémentaires sur dix ans, un effort sans précédent de la nation. Alors que le budget de la recherche n’a augmenté que de 50 millions d’euros entre 2012 et 2017, il sera rehaussé de 1,2 milliard d’ici à la fin du quinquennat.
Promouvoir les sciences, toutes les sciences
L’ensemble de l’environnement de recherche va bénéficier de dotations plus pérennes. L’accroissement sensible des « crédits de base » à la main des laboratoires garantira leur liberté en matière de recherche fondamentale. Parallèlement, l’Agence nationale de la recherche (ANR) verra son budget atteindre 1,7 milliard d’euros en 2027, dont une part de 40 % sera consacrée aux frais de fonctionnement des équipes et des établissements de recherche.
Attirer et garder les jeunes chercheurs dans notre pays passe par une meilleure politique salariale et par la suppression des « trappes à précarité » tout au long de la carrière. Nous accueillons donc favorablement la volonté de financer et de revaloriser chaque thèse et d’offrir un statut et un parcours sécurisés à tous les doctorants, postdoctorants et jeunes chercheurs et enseignants-chercheurs. En vue d’attirer des profils très convoités et de conserver nos jeunes talents, nous soutenons également l’instauration de chaires de professeur junior, voie alternative permettant d’accélérer la progression de carrière.
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