Fin 2019, avec une croissance de 16 % du nombre d’apprentis par rapport à 2018, les chiffres de l’apprentissage n’avaient jamais été aussi bons. Depuis, le Covid-19 est passé par là et cela risque de stopper net cette embellie. Pour que l’apprentissage décolle, « il faut que le moteur économique soit allumé », résume Yvan Ricordeau, secrétaire national de la CFDT. Or la logique des coûts au contrat, principe qui régit désormais le financement de l’apprentissage depuis la loi du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel, ne fonctionne que dans un contexte de croissance économique.
Mobilisation territoriale
Avec le retournement qui se profile, tous les voyants sont au rouge. Une brèche dans laquelle se sont engouffrées les régions. « Avec cette crise, le nouveau système de financement de l’apprentissage montre aussi ses limites, que les régions avaient soulevées dès 2018 », plaidait Régions de France dans un communiqué du 2 juin, juste avant les annonces du plan de relance de l’apprentissage. « Il est urgent de mettre en place une nouvelle régulation régionale de l’offre au plus près des besoins des territoires », insistait l’association.
Evincées du système de financement, les régions ne disposent plus que d’une enveloppe de 138 millions d’euros en fonctionnement et 180 millions d’euros en investissement pour soutenir les centres de formations d’apprentis (CFA) au titre de la péréquation territoriale, au lieu de 1,9 milliard d’euros avant la réforme. Bien trop peu pour peser significativement, estime David Margueritte, président de la commission formation professionnelle de Régions de France, alors qu’il s’attend à une baisse de 20 % du nombre de contrats signés.
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