A l’entrée du collège Jean-Le-Toullec, dans la commune du Port, à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Saint-Denis, le chef-lieu de La Réunion, deux membres du personnel aspergent de solution hydroalcoolique les mains des nouveaux arrivants. Le port du masque est obligatoire. Accueilli par la principale du collège, Karine Darlay, le ministre des outre-mer, Sébastien Lecornu, en déplacement depuis lundi 17 août dans ce département de l’océan Indien pour quatre jours, se soumet au protocole.
Pour les vingt-deux élèves d’une des sept classes de 6e de l’établissement, c’est la première journée au collège. Ils sont regroupés par binômes, sans être placés en vis-à-vis. Sagement assis sur un côté de la salle, les parents d’élèves qui le souhaitaient ont été autorisés à assister à la matinée.
« Est-ce que le port du masque, c’est supportable pour vous ? », lance le ministre à la jeune classe. Spontanément, plusieurs voix lui répondent « non »… S’enhardissant, un élève lui demande : « Pourquoi, il y a deux semaines, on portait pas de masque et, maintenant, on doit le mettre partout ? » « C’est le virus qui nous dit comment se comporter », lui répond le ministre. « Jusqu’à quand va-t-on devoir le porter ? », l’interroge un autre. « Je ne sais pas. »
Fermetures et report de la rentrée
Deux semaines avant la métropole, les élèves réunionnais effectuaient, à partir du lundi 17 août, leur rentrée : 221 600 écoliers, collégiens et lycéens s’apprêtaient à reprendre le chemin de leur établissement scolaire après, pour certains, cinq mois d’interruption.
Une rentrée forcément particulière, sous haute surveillance, alors que l’île connaît un rebond de l’épidémie. Dimanche, la préfecture de La Réunion et l’agence régionale de santé (ARS) annonçaient 39 nouveaux patients testés positifs au Covid-19 ; lundi, 25 nouveaux cas ont été enregistrés, portant le total à 880 depuis l’apparition du premier cas, le 11 mars.
La déclaration, ces derniers jours, de foyers de contagion dans le quartier de Sainte-Clotilde, dans l’est de Saint-Denis, a conduit Ericka Bareigts, la maire (Parti socialiste) de la plus grande ville du département – près de 150 000 habitants –, à annoncer, à l’issue d’une réunion avec le préfet, Jacques Billant, et la nouvelle rectrice, Chantal Manès-Bonnisseau, le report d’une semaine de la rentrée dans vingt-quatre écoles situées à Sainte-Clotilde. Une autre école, Notre-Dame-de-la-Salette, est restée fermée à Saint-André après qu’un membre du personnel a été testé positif.
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