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Coronavirus : le masque obligatoire en entreprise, y compris en open space

La ministre du Travail a présenté ce mardi aux partenaires sociaux les évolutions concernant les règles sanitaires dans les entreprises face au coronavirus. Le port du masque y deviendra obligatoire partout, sauf dans les bureaux individuels, à partir du 1 er  septembre. Le patronat est fortement incité à négocier un accord sur le télétravail avec les syndicats.

Elizabeth Borne, ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion.
Elizabeth Borne, ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion. (ROMUALD MEIGNEUX/SIPA)

Par Alain Ruello

Publié le 18 août 2020 à 13:02Mis à jour le 18 août 2020 à 18:26

La rentrée sera masquée pour les salariés. Alors que les statistiques de contaminations au coronavirus inquiètent le gouvernement et menacent la reprise économique, la ministre du Travail, Elisabeth Borne, a présenté ce mardi aux partenaires sociaux des évolutions concernant les règles sanitaires en milieu professionnel. Principale annonce : à compter du 1er septembre, le port du masque deviendra obligatoire dans tous les espaces clos des entreprises privées comme publiques ou associations, à l'exception des bureaux individuels fermés.

L'obligation concerne donc les open space, salles de réunion, espaces de circulation, vestiaires, ou encore les cafétérias. Elle ne fait pas disparaître pour autant les gestes barrières et autres protections : distance d'un mètre minimum, lavage des mains, nettoyage des outils, aération régulière…

Risques de contamination par aérosols

Elisabeth Borne est allée plus loin que ce qu'elle laissait poindre ce week-end dans « le Journal du dimanche ». Pour le ministère, il s'agit de prendre en compte les risques de contamination par aérosols mis en avant par le Haut Conseil français de la santé publique, (HCSP), dans un contexte nouveau : nombre de salariés s'apprêtent à retrouver leur lieu de travail après une longue phase de télétravail et, parmi eux, certains reviennent de congés en « zones rouges ».

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« Il est nécessaire de systématiser, comme l'a préconisé le Haut Conseil de la santé publique, le port du masque dans tous espaces de travail qui sont clos et partagés », a-t-elle insisté. Des dérogations seront possibles après consultation du Comité social et économique mais elles devront recevoir l'avis du HSCP. Cela pourra concerner les espaces de travail séparés par des plexiglas ou à faible promiscuité par exemple.

« C'est clair et cela nous convient plutôt bien », a réagi Yvan Ricordeau pour la CFDT. Plus critique, la CGT estime que le nouveau protocole ne règle pas tout, et qu'obligation du port rime avec gratuité. Ce qui devrait être le cas, le masque devenant de facto un équipement de protection individuelle à charge de l'employeur. « Les prix vont augmenter et le pouvoir d'achat des clients va baisser même si ce ne sont pas non plus des coûts insupportables », a commenté le président de l'U2P (artisans, commerçants, professions libérales), Laurent Munerot, qui aurait préféré des mesures moins contraignantes. « Nous nous protégeons tous et le gouvernement aussi », raille-t-il.

Abattoirs et hébergements collectifs

Devant les obligations de porter le masque à l'extérieur prises dans certaines villes, comme Paris et Marseille, plusieurs médecins militaient pour qu'il devienne obligatoire dans les espaces clos professionnels. Dernier chiffre connu, la France compte 60 foyers de contamination en entreprise, dont une quarantaine actifs, sur les 268 en cours d'investigation, a indiqué le secrétaire d'Etat en charge des Retraites et de la Santé au travail, Laurent Pietraszewski, pour qui « la situation sanitaire reste préoccupante ».

Une analyse précise de ces foyers va être engagée pour voir s'il y a lieu de modifier les guides sectoriels, en commençant sans attendre par les abattoirs qui serviront de pilotes. L'accent va aussi être mis sur les hébergements collectifs, pour travailleurs saisonniers notamment.

S'agissant du télétravail, « on va rester sur les règles d'aujourd'hui : télétravail recommandé dans les zones où le virus circule activement », a indiqué Elisabeth Borne. Le statu quo officiel n'empêche pas le ministère du Travail de faire pression sur les partenaires sociaux - le patronat en fait - pour qu'ils engagent une négociation sur le sujet, au-delà du travail de diagnostic en cours.

Alain Ruello

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