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Taux de chômage : le coronavirus affole les boussoles

Le taux de chômage a diminué de 0,7 point au deuxième trimestre, à 7,1 %, a annoncé ce jeudi l'Insee. Mais c'est un recul en trompe-l'oeil, beaucoup de chômeurs n'ayant pas été considérés en « recherche active d'emploi » pendant le confinement. Le nombre de personnes souhaitant travailler a, en revanche, bondi de 767.000, un record.

Le nombre d'inscrits à Pôle emploi augmente massivement, mais cela ne se retrouve pas dans les statistiques du taux de chômage de l'Insee à ce stade.
Le nombre d'inscrits à Pôle emploi augmente massivement, mais cela ne se retrouve pas dans les statistiques du taux de chômage de l'Insee à ce stade. (Chamussy/Sipa)

Par Leïla de Comarmond

Publié le 13 août 2020 à 08:46Mis à jour le 13 août 2020 à 16:23

Avant l' épidémie de coronavirus , cela aurait conduit l'exécutif à déboucher le champagne. Alors qu'Emmanuel Macron s'est fixé comme objectif d'arriver à un taux de chômage au sens du BIT de 7 % à la fin de son quinquennat, l'Insee a annoncé ce jeudi que celui-ci était tombé à 7,1 % au deuxième trimestre, en baisse de 0,7 point après déjà un recul de 0,4 point au premier trimestre. Cela correspond à 2 millions de chômeurs, un chiffre en baisse de 271.000, un seuil chargé de symboles.

Effet du confinement

Mais le Covid-19 est passé par là et c'est en réalité une baisse en « trompe-l'oeil » encore plus importante qu'au premier trimestre qui a été annoncée, précise l'institut de la statistique dans sa publication. Elle « ne traduit pas une amélioration du marché du travail mais un effet de confinement des personnes sans emploi qui l'emporte sur l'effet de hausse du nombre de personnes sans emploi », explique-t-il. Un confinement appliqué très strictement en France, qui a concerné 6 semaines sur les 13 que compte le deuxième trimestre quand seules 2 étaient touchées au premier trimestre.

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Le « halo » a un niveau record

L'indicateur du taux de chômage au sens du BIT, dont l'exécutif avait décidé peu après l'élection d'Emmanuel Macron de faire sa boussole, s'avère incapable de donner la mesure de l'impact de la crise sur le chômage pour une raison aisément compréhensible : ce thermomètre mesure les personnes sans emploi certes, mais qui sont « en recherche active d'emploi ». Interdits de déplacement, conscients de l'absence de perspectives dans une économie à l'arrêt, les chômeurs ont été nombreux à considérer qu'ils ne pouvaient l'être dans le contexte. A l'exception cependant des jeunes, dont le taux de chômage a augmenté de 1,8 point, peut-être parce que certains ont considéré que s'ils étaient empêchés de chercher un emploi, ils en avaient néanmoins la volonté.

Pour mesurer la réalité de la situation, c'est vers un autre concept développé par l'Insee qu'il faut se tourner en regardant l'évolution de ce que l'on appelle le « halo du chômage ». Il comptabilise les personnes qui souhaitent travailler sans être considérées comme chômeuses.

Contexte peu propice

Et en regardant de ce côté, on mesure l'ampleur du choc provoqué par l'épidémie, puisque leur nombre a bondi de 767.000 au deuxième trimestre, après avoir augmenté de 44.000 au premier. « La part du halo dans la population des 15-64 ans augmente ainsi de 1,9 point sur le trimestre (+2,2 points sur un an), à 6 %, son plus haut niveau depuis que l'Insee le mesure (2003) », souligne l'institut. Il précise que c'est « cette hausse exceptionnelle [qui] représente la principale contrepartie de la baisse du chômage » et non pas, comme en cas de reprise économique, les créations d'emploi. Depuis le 1er janvier, l'économie française a détruit plus de 600.000 postes, s elon les données publiées le 7 août par l'Insee .

En parallèle, sans surprise, compte tenu du contexte peu propice à se porter sur le marché du travail, le taux d'emploi des actifs a continué à baisser, en particulier chez les jeunes où il atteint un plus bas historique, ce qui confirme que les moins de 25 ans sont particulièrement impactés par la crise.

Au milieu de cet océan d'indicateurs négatifs, restent tout de même deux indices de reprise de l'activité après le confinement pointés dans la note méthodologique accompagnant la publication du taux de chômage : «le chômage partiel, qui concernait près d'un quart des personnes en emploi en avril 2020, recule nettement sur la fin du 2e trimestre 2020» ; «de même, ajoute-t-elle, le volume horaire de travail par personne, qui a diminué en avril 2020 jusqu'à - 40 % sur un an, [retrouve] en fin de trimestre un niveau à peine inférieur à celui de 2019».

Leïla de Comarmond 

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