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Rentrée universitaire : priorité au présentiel

L'accueil de tous les étudiants sera privilégié, mais avec des mesures sanitaires comme le port du masque, « recommandé » dans les espaces clos. Un numéro d'équilibrisme entre retour massif en cours et maîtrise de la circulation du virus.

Toutes les universités devront rouvrir leurs portes pour accueillir le « plus grand nombre d'étudiants » à la rentrée.
Toutes les universités devront rouvrir leurs portes pour accueillir le « plus grand nombre d'étudiants » à la rentrée. (Stéphane Audras/REA)

Par Marine Godelier

Publié le 17 août 2020 à 07:38Mis à jour le 17 août 2020 à 08:38

Les amphithéâtres, désertés depuis le 16 mars en raison de la crise sanitaire, ne seront plus vides longtemps : toutes les universités devront rouvrir leurs portes pour accueillir le « plus grand nombre d'étudiants » à la rentrée. C'est ce que préconise le ministère de l'Education supérieure dans une circulaire publiée le 6 août, marquant sa volonté d'une reprise la plus normale possible des cours.

Alors que la circulaire précédente, datant du 11 juin, recommandait une « rentrée hybride » , c'est-à-dire un mélange d'enseignement sur place et à distance, le curseur a bougé. La priorité est désormais clairement donnée au présentiel, pour « se rapprocher, dans la mesure du possible, des capacités d'accueil nominales », y compris quand la distanciation ne peut pas être observée. « Sans grande surprise », souligne-t-on au Snesup, le principal syndicat de l'enseignement supérieur, puisque le ministère se fonde sur un décret du 27 juillet dédié aux mesures générales pour faire face à l'épidémie, qui posait déjà la primauté de l'accueil de tous.

Pour autant, si la circulaire n'apporte « pas de grande nouveauté », « elle réaffirme que notre premier rôle est d'accueillir les étudiants », se félicite Guillaume Gellé, président de la commission formation et insertion professionnelle de la Conférence des présidents d'université.

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Rester prudent

Ce « présentiel d'abord » à l'université est un vrai défi sur le plan sanitaire, puisque « la densité [y] est plus forte que dans les écoles, collèges et lycées », rappelle le ministère. Un mètre (ou un siège vacant) devra ainsi séparer chaque étudiant, dès que cela sera possible. Surtout, le port « systématique » du masque sera « recommandé » dans les espaces clos, y compris « à l'occasion des déplacements », sans être obligatoire si la distanciation physique peut s'appliquer.

Les salles devront également être aérées dix à quinze minutes « au moins deux fois par jour » et les équipes veiller à ce que leurs « jauges » soient adaptées en amphithéâtre. De manière générale, les « flux de circulation » devront être maîtrisés avec « limitation du brassage pour éviter des regroupements et des croisements trop importants ». Des préconisations qui concernent à la fois les établissements, les campus, les résidences et les restaurants universitaires, précise la note. Quant aux bibliothèques universitaires, si elles pourront rouvrir, le masque y sera « obligatoire en toutes circonstances ».

Aucun caractère contraignant

Mais selon Anne Roger, cosecrétaire générale du Snesup, ces recommandations « arrivent trop tard » : « les équipes se sont déjà organisées sur un modèle hybride, à l'époque où la distanciation physique primait », explique-t-elle. « Et la circulaire, qui n'a aucun caractère obligatoire, n'y changera rien. » Alors que le ministère avait lancé un appel à projet sur « l'hybridation des formations » et finance 15 programmes en ce sens, le syndicat dénonce un « double discours ». « Si l'on ne contraint pas les universités à privilégier le retour généralisé en cours, on se dirige vers un décrochage massif », s'inquiète Anne Roger.

Pour Guillaume Gellé, cette latitude donnée aux établissements est bienvenue : « Ce sont les équipes pédagogiques qui sont le plus à même de fixer les modalités en fonction des contraintes. » Et de préciser que certaines ont déjà imaginé des rotations d'étudiants ou de dupliquer les amphithéâtres par « télétransmission en simultané ».

Un recours anticipé au numérique, par ailleurs recommandé par la circulaire, qui alerte sur le risque de seconde vague et appelle les universités à se préparer à d'éventuels reconfinements localisés.

Marine Godelier

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