À Saint-Denis, une dernière semaine de "vacances apprenantes" pour préparer la rentrée

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À Saint-Denis, une dernière semaine de "vacances apprenantes" pour préparer la rentrée

Vacances apprenantes. Photo d'illustration.
Vacances apprenantes. Photo d'illustration.
© Maxppp - Maxppp

C'est la rentrée avant l'heure à l'école Joliot-Curie de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Une vingtaine d'élèves ont repris le chemin de l'école, ce lundi 24 août, pour suivre des cours de soutien dans le cadre du dispositif des "vacances apprenantes".

Alors que la rentrée des classes, officielle, n'est prévue que le 1er septembre, certains élèves ont déjà repris les cours, ce lundi 24 août, dans le cadre des "vacances apprenantes". Un dispositif proposé par le ministère de l'Éducation nationale, en partenariat avec les communes, pour inciter les jeunes les plus en difficulté, ou qui ont décroché pendant le confinement, à réviser les bases, en alternant avec des activités culturelles et sportives.

À Saint-Denis, au sein du groupe scolaire Joliot-Curie, une trentaine d'enfants ont été inscrits pour participer à cette semaine de "pré-rentrée". C'est moins que début juillet, après le début des grandes vacances d'été : 150 enfants étaient inscrits. "Toutes les familles avaient donné un accord de principe mais il a fallu les recontacter, les relancer", reconnaît Xavier Malleville, inspecteur de l'Éducation nationale à Saint-Denis. Dans sa circonscription, classée en REP+ (zone d'éducation prioritaire), "beaucoup d'élèves ont des fragilités et c'est vrai que ces enfants-là vivent peut-être plus difficilement les ruptures comme l'a été le confinement". 

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Coups de fil aux parents tout l'été

Kaina, l'une des enseignantes volontaires, le reconnaît : elle a perdu de vue plusieurs élèves de sa classe pendant le confinement : "Ça se fait petit à petit, il y a moins de devoirs rendus, puis on contacte les familles, d'abord elles nous répondent et puis elles ne nous répondent plus et là, ça devient difficile". Sans oublier l'aspect matériel : certaines familles n'ont accès ni à un ordinateur ni à une imprimante à domicile. 

Alors avec des collègues, Kaina avait réussi à organiser des "points de rencontre" pour remettre en main propre les devoirs et autres documents utiles. Pendant tout l'été, elle a régulièrement passé des coups de fil aux parents pour prendre des nouvelles et les convaincre d'inscrire leurs enfants dans ces dispositifs de soutien scolaire. "Avec les collègues, on restait parfois, deux, trois heures au téléphone avec certains parents !" 

Mais pas question pour Fatiah, une autre enseignante volontaire, de vendre cette semaine de classe aux parents comme une semaine de rattrapage. "C'est impossible de rattraper les trois mois de confinement : ce rattrapage, il va se faire tout au long de l'année", affirme-t-elle. "Là, l'idée c'est de remettre en route et reprendre les petites habitudes et se remettre dans l'ambiance d'une classe en déposant son cartable, levant la main, c'est important pour les enfants aussi" .

Se remettre dans le bain

Pourtant certains élèves manquent encore à l'appel pour ce premier jour de la semaine apprenante. Sur la trentaine d'enfants inscrits, une vingtaine se sont présentés à l'école ce lundi. Parmi eux, Moussa, 9 ans, pour qui le confinement a été "très, très, très difficile" à vivre. Sa mère a bien essayé de l'aider en mathématiques en lui donnant des exercices à faire "mais c'était trop difficile" explique le petit garçon qui dit aussi avoir eu du mal à joindre son "maître" pendant le confinement. 

Diarra, élève en CM2, s'est débrouillée pour faire ses devoirs toute seule "parce que mes grands frères et mes grands sœurs travaillaient la journée, ils ne pouvaient m'aider que le soir". Si la fillette a hâte de retrouver son école et sa classe lors de la "vraie rentrée" la semaine prochaine, elle ne cache pas son appréhension : "Parce ce que c'est plus comme avant, tu peux plus t'amuser, maintenant tu dois respecter les gestes barrières. Et ne peut plus faire comme avant, c'est pas trop bien, ça me stresse un petit peu".

Vacances apprenantes à la Toussaint ?

En plus des semaines "écoles ouvertes" organisées en début et en fin d'été et des colonies de vacances apprenantes, le ministère de l'Éducation nationale pourrait à nouveau proposer le dispositif "vacances apprenantes" tout au long de l'année scolaire, pendant les petites vacances. 

L'invité de 7h50
11 min
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