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Décryptage

Coronavirus : ce qu'il faut savoir sur une rentrée scolaire inédite

Après une année perturbée par le confinement, 71 % des parents d'élèves se disent inquiets, selon un sondage BVA réalisé pour « La Croix ». L'Education nationale tente de rassurer en voulant « fermer le moins d'écoles possible » et en souhaitant, en cas d'enseignement à distance, « garantir aux familles que l'enfant serait pris en charge à plein temps ».

Le gouvernement veut accueillir tous les élèves malgré les contraintes sanitaires.
Le gouvernement veut accueillir tous les élèves malgré les contraintes sanitaires. (Isa Harsin/Sipa)

Par Marie-Christine Corbier

Publié le 1 sept. 2020 à 06:30Mis à jour le 1 sept. 2020 à 06:35

Le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, annonce une rentrée « la plus normale possible » et se dit « prêt » à tous les scénarios possibles. Tout laisse pourtant à penser que, pour les parents, les enseignants et les élèves, cette rentrée est inédite. Tour d'horizon.

1. Masque, distanciation : les nouvelles règles

Les masques sont obligatoires pour les collégiens et les lycéens à partir de 11 ans, dans les espaces clos et extérieurs, sauf pour les activités sportives . Son port n'est pas recommandé pour les élèves inscrits en maternelle et en élémentaire. Chaque collégien ou lycéen doit venir en cours avec son masque. L'établissement en fournira toutefois aux élèves qui se présenteraient sans. L'éducation physique et sportive dans les gymnases et à l'extérieur se fera sans masque, mais avec une distanciation recommandée de deux mètres entre les élèves. Pour tous les adultes, de la maternelle au lycée sans exception, le port du masque est requis.

La distanciation physique n'est plus imposée, mais seulement recommandée quand cela est possible. Dans les cantines, le respect d'un mètre de distance est recommandé. Les salles de classe doivent être aérées au moins trois fois par jour. S'il y a une suspicion ou un cas avéré de Covid, l'Agence régionale de santé gère le suivi des cas. Des classes voire des écoles pourront être mises en quatorzaine, et l'enseignement à distance pourra être déclenché.

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2. Des parents inquiets

Selon un sondage BVA pour l'Association de parents d'élèves de l'enseignement catholique (Apel) et « La Croix », réalisé entre le 12 et le 21 août et publié ce lundi, 71 % des parents sont inquiets. Ils craignent un reconfinement total ou des reconfinements partiels successifs (89 %) tout en se disant prêts (84 %) à adapter leur organisation familiale et professionnelle si l'école devait de nouveau basculer dans l'enseignement à distance, au moins partiellement.

Les parents craignent surtout que leur enfant ait du mal à reprendre le rythme de travail (73 %) et que la quantité de travail qu'il va devoir produire pour se remettre à niveau ne soit trop importante (65 %). Un parent sur deux (48 %) est convaincu que son enfant a pris du retard dans ses apprentissages durant le confinement, surtout dans les catégories populaires, notamment chez les parents de lycéens dont la très grande majorité n'est pas retournée en classe avant l'été. Malgré tout, 76 % des parents interrogés affirment que le suivi de leur enfant par l'école a été régulier. Un quart des familles en revanche reste mécontentes.

3. Fermer « le moins possible » d'écoles

« Notre objectif est de fermer le moins possible » d'écoles, affirmait la semaine dernière le recteur de Paris. Pour Christophe Kerrero, il faut « fermer quand c'est absolument nécessaire et prendre le temps de décider ». En matière de fermeture, il ne peut « pas y avoir de règle absolue », affirme-t-il en citant le cas, au printemps dernier, d'un lycée avec trois cas de coronavirus qui a été fermé alors qu'un autre est resté ouvert malgré cinq cas détectés. L'an dernier, l'Agence régionale de santé a recensé 150 cas contacts à risque, et malgré tout « il n'y a pas eu de cluster », rassure-t-il.

Dans des départements où le virus circule activement, des classes et des écoles pourraient être fermées. Un enseignement à distance serait alors mis en place. Si des écoles ne pouvaient accueillir physiquement qu'une partie des élèves, l'objectif est « de pouvoir garantir aux familles que l'enfant serait pris en charge à plein temps, soit en classe soit par d'autres dispositifs comme l'étude ou des activités culturelles et sportives », a promis Jean-Michel Blanquer.

De son côté, la rectrice de l'académie de Versailles, Charline Avenel, promet « un hôpital de campagne numérique », avec « un pool d'inspecteurs et de formateurs » susceptibles d'aller donner des outils aux élèves et aux enseignants « pour que chacun soit prêt et organise les outils numériques au mieux ». L'Aisne et le Val d'Oise sont deux départements qui vont expérimenter « un plan d'équipement et de formation extrêmement substantiel autour du numérique », assure la rectrice.

4. Remettre à niveau les élèves

Jean-Michel Blanquer n'a pas voulu différer la rentrée scolaire. « Le coronavirus ne doit pas écraser tout le reste », insiste le ministre. « Il faut réduire les inégalités et élever le niveau des élèves », martèle-t-il en disant que ses objectifs sont « les mêmes qu'en 2017 ». Pour réduire les inégalités, le ministre compte sur « les 1.600 postes en plus pour cette rentrée dans le premier degré et 1 million et demi d'heures supplémentaires dans le second degré » pour « rattraper ce qui doit l'être ».

Les familles de collégiens qui le demandent « pourront bénéficier » de l'aide aux devoirs, « dans chaque collège de France », assure Jean-Michel Blanquer. « L'immense majorité des heures supplémentaires seront consacrées au dispositif « devoirs faits » » déployé dans les collèges, abonde le recteur de Paris, Christophe Kerrero, ancien directeur de cabinet de Jean-Michel Blanquer. Le ministre a aussi promis « des stages de réussite scolaire gratuits pendant les vacances de la Toussaint pour rattraper les retards ».

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Cette année plus encore que les précédentes, Jean-Michel Blanquer tient plus que tout aux évaluations de début d'année, « pour chacune des classes, du CP à la terminale » pour voir où en sont les élèves après le confinement. Les évaluations de 6e vont notamment « être musclées pour mesurer la fluidité en lecture  ». Jean-Michel Blanquer n'a pas souhaité alléger les programmes, mais « il faut parfois davantage étaler dans le temps notre manière de transmettre les savoirs », dit-il.

5. « Parachever » la réforme du bac

Nous allons « parachever » la réforme du lycée général et technologique, affirme Jean-Michel Blanquer. C'est la dernière année de mise en place de la réforme. Une difficulté particulière liée aux recommandations sanitaires pourrait toutefois entraver la réforme : si la circulation du virus devenait encore plus active, certains lycées devraient appliquer des règles strictes de non-brassage des élèves. Or, par définition, la réforme du lycée a supprimé le groupe classe traditionnel pour regrouper, dans les enseignements dits de spécialité, des élèves de différents groupes.

Marie-Christine Corbier

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