Le vélo, Vincent Jeanbrun l’utilisait déjà de temps en temps, pour des sauts de puce, entre son domicile et son bureau. Mais, depuis le printemps, et surtout depuis la fin du confinement, le maire (ex-Les Républicains) de L’Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne) ne lâche plus le guidon. Y compris pour ses rendez-vous à Paris, à 13 kilomètres de sa mairie. « Entre les nouvelles pistes et la possibilité de tester le vélo électrique régional Véligo à 40 euros par mois, cela a presque constitué une révélation, confie-t-il. Soudain, mes a priori sur les trajets longs à vélo ont sauté. »
Vincent Jeanbrun, 36 ans, n’est pas le seul à avoir essayé puis adopté le vélo pour se déplacer au quotidien. En quelques mois, la pratique cycliste dans toute la France a davantage progressé qu’en plusieurs années, en particulier en région parisienne. C’est ce que montrent les chiffres publiés mercredi 2 septembre par l’association de collectivités Vélo et territoires, en lien avec le ministère de la transition écologique et solidaire.
Hausse en zone rurale et périurbaine
Pendant le confinement, le trafic des vélos a plongé, comme celui de tous les transports. Mais, en mettant cette période très atypique entre parenthèses, la fréquentation des pistes cyclables au cours des huit premiers mois de l’année a bondi d’environ 29 % en France par rapport à la même période de 2019. Une évaluation effectuée en s’appuyant sur un échantillon national de 182 compteurs représentatifs.
Le mouvement est sensible en zone rurale (+ 16 %) et en zone périurbaine (+ 17 %). Mais il se révèle surtout spectaculaire dans les villes, avec une hausse moyenne de 33 %. La progression, notable en début d’année, s’est fortement accentuée à la fin du confinement. A Paris, le nombre de passages enregistrés sur les pistes cyclables a ainsi grimpé de 67 % entre la sortie du confinement et la fin août par rapport à la période correspondante de 2019. L’augmentation est de 26 % dans la métropole de Lille, de 24 % à Lyon, de 23 % à Dunkerque.
« En matière de vélo, l’offre crée la demande, constate Louis Belenfant, directeur du collectif Vélo Ile-de-France. Avec la crise sanitaire, les communes ont créé des pistes larges, sécurisées, connectées. Cela a changé la donne. D’un coup, beaucoup de gens se sont dit : “C’est jouable.” Et depuis ils continuent. »
Ces derniers mois, tous les facteurs se sont conjugués en faveur du vélo. L’ouverture dans l’Hexagone de plus de 500 kilomètres de pistes provisoires, les fameuses « coronapistes », est arrivée au moment où une nouvelle génération de vélos électriques légers et maniables devenait disponible. A cela s’est ajoutée la peur de s’entasser de nouveau dans les transports en commun et d’y attraper le Covid-19. Sans oublier une météo estivale très favorable.
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