Les étudiants commencent à peine à reprendre le chemin des cours, que, déjà, la pression est forte sur les universités, dans un contexte de remontée de l’épidémie due au coronavirus. Elles qui ont dû fermer leurs portes et basculer dans l’enseignement à distance le 17 mars, avec la crise due au Covid-19, expérimentent pour la première fois le déploiement des règles sanitaires pour accueillir leurs étudiants.
Chez les universitaires qui finalisent les derniers préparatifs – le gros des effectifs est attendu après la mi-septembre –, on parle déjà d’une rentrée « atypique », « particulière » et « complexe ». « La plus normale possible », espère-t-on aussi. Un défi de taille, alors que les étudiants seront plus nombreux, avec l’effet conjugué de la progression démographique et de l’explosion des taux de réussite au baccalauréat 2020.
S’il est une règle qui ne fait plus de doute, c’est celle du port du masque. Il sera « obligatoire en espace clos et en plein air pour tous (personnels et usagers) et en tout temps », selon le projet de circulaire de rentrée, dont la publication est attendue dans les tout prochains jours.
Sans surprise, ce nouveau protocole sanitaire, qui acte d’une « vigilance renforcée » en raison de la plus forte circulation du virus, rend systématique ce masque qui n’était que « fortement recommandé » dans le précédent texte réglementaire du 6 août. Les étudiants découvriront aussi toute une gamme de nouveautés, allant des règles de circulation aux plages horaires élargies, pour limiter le brassage sur les campus.
Inquiétude
Une règle promet, en revanche, une rentrée aux multiples visages selon les établissements : celle de la distanciation physique dans les salles d’enseignement. Son application est cruciale, puisqu’elle a pour conséquence la possibilité d’accueillir, ou non, l’ensemble des étudiants en « présentiel », comme on dit dans le jargon pédagogique – l’alternative étant l’enseignement à distance.
« Deux tendances se dégagent », reconnaît Guillaume Gellé, à la tête de commission formation de la Conférence des présidents d’université. D’un côté, certaines universités ont opté pour l’application systématique du « un siège sur deux », au minimum dans les amphithéâtres. D’autres envisagent en revanche de passer outre, grâce au port du masque généralisé.
Les règles sanitaires laissent en effet ouvert le champ des possibles. Le nouveau protocole évoque ainsi le respect d’une « distance d’au moins un mètre ou un siège entre deux personnes en tous lieux et en tout temps », en précisant également : « A chaque fois que cela est possible. »
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