Une rentrée presque « normale » ? Oui, mais pas pour tout le monde. Alors que 12,4 millions d’adolescents retournaient en classe cette semaine, quelques centaines sont restés à quai, inscrits mais sans affectation. Ce phénomène essentiellement francilien n’est pas nouveau. Mais les dossiers sont plus nombreux cette année à Paris.
Faute d’établissement pour les accueillir, des collégiens et des lycéens se retrouvent privés de classe en septembre. Si le problème se résorbe rapidement dans la plupart des cas, « rater » la rentrée est éprouvant pour les jeunes et leurs familles. D’autant plus cette année, après de nombreux mois passés loin des classes.
« J’ai tapé à la porte de tous les lycées du quartier, pour savoir s’ils avaient de la place pour mon fils, raconte ainsi Valérie Dubouloz, revenue dans le 13e arrondissement de Paris en juillet, après plusieurs années dans la région bordelaise. Je n’ai aucune information. Le rectorat me renvoie à une décision sine die. » Même récit chez Céline Roger, dont la fille devait redoubler sa 3e dans un collège public du quartier Montorgueil, dans le centre de la capitale, après avoir fait toute sa scolarité dans l’enseignement privé. Ses proches l’avaient prévenue : la transition du privé vers le public n’est jamais aisée.
« Les chiffres changent tous les jours »
Mais Céline Roger ne s’attendait pas à un tel casse-tête. « On nous a d’abord dit qu’elle serait affectée dans un collège près de chez nous, puis que ça pourrait être n’importe où dans Paris », raconte-t-elle. Un principal de collège du quartier, dont l’établissement est « plein à craquer », s’est montré rassurant : en cas de désistement, elle serait prévenue.
Difficile de quantifier précisément le nombre d’adolescents concernés. « Les chiffres changent tous les jours, voire toutes les heures », répondent en cœur les académies de Créteil, Paris et Versailles. A Paris, les élèves non affectés sont plus nombreux qu’à l’ordinaire, admet le rectorat. Mais l’académie de Créteil assure à l’inverse que ses taux d’affectation sont plutôt meilleurs, à ce stade, que ceux de la rentrée 2019. A Versailles, on décrit un phénomène « particulièrement important dans les Hauts-de-Seine, où la mobilité est forte ». Comprendre : les déménagements pendant l’été, trop nombreux, empêchent l’éducation nationale d’absorber les changements suffisamment vite.
Selon la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) de Paris, il restait 190 collégiens parisiens sans affectation le vendredi 28 août, 264 en 2de générale et technologique et 46 en lycée professionnel. « On sait que ces chiffres ont bougé depuis, précise Ghislaine Morvan-Dubois, vice-présidente de la FCPE Paris en charge du second degré. Plusieurs familles nous ont rappelés pour nous dire qu’elles avaient une solution. » Dans les Hauts-de-Seine, l’antenne départementale de la FCPE comptait « environ 200 dossiers ».
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