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L'État cible de nouvelles aides à la presse

Fabrication du Monde à l'imprimerie du groupe Riccobono, au Tremblay- en-France, le 4 août.
Fabrication du Monde à l'imprimerie du groupe Riccobono, au Tremblay- en-France, le 4 août. MARTIN BUREAU / AFP

Les éditeurs ont été reçus par Emmanuel Macron. Les mesures de soutien se chiffrent à 483 millions d'euros.

C'était une demande récurrente des éditeurs de presse. Elle a enfin été entendue par Emmanuel Macron. En présence du ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, et de la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, le président de la République a reçu jeudi soir à l'Élysée les principaux représentants de la presse d'information générale (quotidiens nationaux et régionaux, presse hebdomadaire régionale) pour un entretien d'une heure et demie. Au cœur des échanges : la situation critique de la filière, déjà fragilisée dans son modèle par la révolution numérique, et aggravée aujourd'hui par la crise sanitaire.

À cette occasion, l'exécutif a annoncé une enveloppe de 377 millions d'euros d'aides supplémentaires, étalées sur deux ans, et qui viennent en renfort des 106 millions déjà versés au titre des mesures d'urgence prises durant le confinement pour soutenir le réseau de distribution. Au total, le montant des aides accordées par les pouvoirs publics, qui s'inscrit dans le plan filière en discussion depuis plus d'un an, représente 483 millions d'euros.

Se disant « satisfait de la considération manifestée par le chef de l'État », Jean-Michel Baylet, principal représentant des éditeurs en tant que président de l'Alliance de la presse d'information générale (305 titres employant plus de 10.000 journalistes), reste toutefois inquiet. « À une crise structurelle s'est greffée une crise conjoncturelle d'une grande violence. Les chiffres d'affaires de diffusion des éditeurs ont baissé durant le confinement jusqu'à 25 %, et les recettes publicitaires ont chuté de 30 % et jusqu'à 80 %, mettant en péril de nombreux acteurs, rappelle l'ancien ministre et PDG du groupe La Dépêche. En même temps, la presse a montré sa mobilisation et sa capacité d'action pour informer nos concitoyens en pleine tempête. »

Les 377 millions supplémentaires se répartissent entre le coût pour les services fiscaux de l'État du crédit d'impôt de 30 % pour les abonnements à la presse (120 millions sur deux ans) déjà annoncé en juillet, le fonds d'aide à l'innovation (17 millions) et ceux affectés à la lutte contre la précarité des salariés de la presse (36 millions) et à la modernisation des marchands de presse (12 millions).

Le fléchage des aides montre une première préoccupation : accompagner au mieux le déclin de la part du papier dans la diffusion des journaux en soutenant le nouveau système de distribution en place depuis le 1er juillet. En ce sens, une enveloppe de 80 millions d'euros sera consacrée à l'amorçage de la nouvelle société de distribution France Messagerie qui a succédé à Presstalis. Dans le même temps, 26 millions d'euros par an seront employés pour la modernisation des imprimeries et leur transition écologique. Parmi les objectifs fixés : renoncer aux emballages plastiques des magazines d'ici à 2022 ou utiliser des encres avec de meilleurs bilans carbone.

Droits voisins

L'exécutif souhaite par ailleurs corriger certains défauts du système actuel des aides, qui excluait les éditeurs 100 % en ligne de certaines d'entre elles. Une cinquantaine de millions d'euros devraient ainsi être affectés au pluralisme afin de soutenir et d'aider à se développer la presse en ligne et les titres ultramarins.

La discussion des éditeurs avec le président - qualifiée de « chaleureuse » et « pragmatique » par les participants - a également porté sur certains dossiers désormais traités à l'échelle européenne, notamment celui de l'application de la nouvelle loi sur les droits voisins, qui doit amener les plateformes à rémunérer les éditeurs de contenus pour leur utilisation, ce que Google ou Facebook notamment refusent toujours de faire. Emmanuel Macron a fait un long développement sur le sujet, assurant à ses interlocuteurs, selon un des participants, qu'il avait « bien conscience qu'un meilleur partage de la valeur était souhaitable pour l'ensemble des acteurs, et qu'il s'engageait à soutenir les éditeurs dans leur combat ».

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4 commentaires
  • AN/NO/BOU

    le

    GARE .. ils vont être à la botte ...des informations INTOX à prévoir pour les semaines à venir ...

  • AN/NO/BOU

    le

    GARE .. ils vont être à la botte ...des informations INTOX à prévoir pour les semaines à venir ...

  • JMimi Le Chinois

    le

    oui c ear bien ca facilite la propagande, Mitterrand a inaugure la technique! Faisons du bas niveau on est ainsi sur que d aller toujours plus bas!

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