Les compagnies aériennes n’auront pas attendu une éventuelle deuxième vague pandémique pour trancher à nouveau dans le vif. A l’image d’American Arlines, qui envisage de licencier 19 000 de ses salariés d’ici à d’octobre si elle n’obtient pas une nouvelle aide financière de la part des pouvoirs publics.
Pourtant, en mars 2020, les autorités fédérales américaines avaient déboursé 25 milliards de dollars (21,1 milliards d’euros) pour venir en aide au secteur. Une manne qui devait servir, entre autres, à payer les salaires des employés jusqu’en septembre. Moins de six mois plus tard, les compagnies se tournent vers Washington pour obtenir 25 milliards de dollars supplémentaires.
Ces coupes claires ne sont pas l’apanage des transporteurs d’outre-Atlantique. Partout ailleurs, en Europe, en Océanie ou au Moyen-orient, l’emploi sert de variable d’ajustement
Au sortir de la crise, celles d’outre-Atlantique risquent de voir leur taille nettement réduite. Les effectifs d’American Airlines pourraient ainsi passer de 140 000 salariés au début de la pandémie à seulement 100 000 employés après le passage du Covid-19. « En bref, l’équipage comptera au moins 40 000 employés de moins le 1er octobre que lorsque l’épidémie a commencé », ont déclaré Doug Parker et Robert Isom, respectivement directeur général et président de la compagnie.
Ces coupes claires ne sont pas l’apanage des transporteurs d’outre-Atlantique. Partout ailleurs, en Europe, en Océanie ou au Moyen-orient, l’emploi sert de variable d’ajustement. La compagnie finlandaise Finnair, pourtant très dynamique, a commencé, mercredi 26 août, à négocier avec les syndicats jusqu’à 1 000 suppressions de postes sur un total de 6 700 salariés. L’objectif de la direction est de réduire les coûts et d’économiser de 80 à 100 millions d’euros. En Australie, Qantas a revu à la hausse le nombre de destructions de postes. Aux 6 000 déjà prévues elle vient d’en ajouter 2 500, après avoir annoncé une perte annuelle de 1,9 milliard de dollars.
« La crise a bon dos »
Quand ce ne sont pas des plans de licenciement, les compagnies ont recours à d’autres dispositifs pour un résultat semblable – tailler dans les dépenses. Celles du Golfe, Emirates et Etihad, ont demandé à leurs personnels navigants de prendre des congés sans solde afin de soulager leurs finances, exsangues. Chez la seconde, les employés sont « invités » à prendre de dix jours à six mois de congés non rémunérés. Au premier semestre, la compagnie d’Abou Dhabi, déjà en mauvaise posture avant la survenue de la crise sanitaire, a perdu environ 640 millions d’euros.
Il vous reste 47.56% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.