Une semaine jour pour jour après cette rentrée scolaire marquée par la crise sanitaire, la communauté éducative s’interroge : combien d’enfants voient leur classe ou leur école fermer ? Et combien sont les écoliers à ne pas avoir, purement et simplement, fait leur rentrée ? A la première question, Jean-Michel Blanquer a déjà répondu : 28 établissements ainsi que 262 classes sont fermés « à ce jour », a indiqué le ministre de l’éducation, lundi 7 septembre, sur BFM-TV ; c’est plus que les 22 établissements et la centaine de classes mentionnés la semaine passée.
Mais la seconde interrogation reste entière : alors que l’école est redevenue obligatoire, l’éducation nationale ne dispose pas à ce stade de chiffres sur d’éventuels décalages entre les prévisions d’effectifs – faites en juin – et le nombre d’élèves accueillis en septembre. Rien, en somme, sur des familles qui n’auraient pas rescolarisé leurs enfants, en tout cas pas dans l’établissement prévu avant l’été.
Interrogé à ce sujet ce lundi, le ministre de l’éducation nationale a estimé qu’il était « trop tôt pour donner un chiffre ». « Les premières remontées que nous avons, c’est que l’immense majorité des élèves sont revenus », a-t-il fait valoir, quand un cinquième d’entre eux, au sortir du confinement, semblait manquer à l’appel.
Au-delà du message politique rassurant, qu’en est-il localement ? L’alerte est venue de la Seine-Saint-Denis : un peu plus de 4 000 enfants – 4 021 précisément, dont près de 500 pour la seule ville de Saint-Denis – n’auraient pas repris le chemin de l’école en cette rentrée. C’est en tout cas l’information qu’a relayée la section départementale de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) dans un communiqué diffusé le 7 septembre. Une « désaffection » dont il semble « urgent d’identifier les causes », écrit-elle, « pour y remédier ».
« Manque d’anticipation »
Ce chiffre, très commenté sur les réseaux sociaux, a en réalité commencé à circuler dès le 3 septembre, après une réunion entre les autorités académiques, préfectorales et des parlementaires. Le rectorat de Créteil confirme en être la source tout en appelant à s’en saisir avec prudence : « Ce 4 000, rapporté au total de 202 000 écoliers en Seine-Saint-Denis, est l’agrégat de données remontant au premier jour de la rentrée, le 2 septembre, à un moment où, chaque année, on apprend qu’il y a des déménagements ou des retours de vacances différés, y explique-t-on. On n’enregistre aujourd’hui d’écart qu’au primaire, et pas en collège ou lycée, ce qui est rassurant. Attendons des remontées stabilisées, sous deux semaines, avant d’en tirer des conclusions. »
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