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Coronavirus : la France veut développer des centres de dépistage près des campus

Des tentes, des camions ou des pièces mises à disposition dans les universités : pour faire face à l'épidémie de coronavirus, alors que la liste des cas positifs et contacts s'allonge dans les établissements de l'enseignement supérieur, le gouvernement français travaille à la mise en place de centres de dépistage au plus près des étudiants.

« Quand on interroge les étudiants sur leurs cas contacts, c'est plutôt des contaminations hors établissements que dans les établissements, et donc majoritairement et probablement liées à des activités extra-universitaires », affirme la ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal.
« Quand on interroge les étudiants sur leurs cas contacts, c'est plutôt des contaminations hors établissements que dans les établissements, et donc majoritairement et probablement liées à des activités extra-universitaires », affirme la ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal. (Valentino BELLONI/Hans Lucas/AFP)

Par Marie-Christine Corbier

Publié le 15 sept. 2020 à 17:46Mis à jour le 15 sept. 2020 à 19:43

De Sciences po Reims à l'Icam de Toulouse en passant par Centrale Lyon ou les universités de Nantes, Bordeaux ou Poitiers, la liste des établissements français de l'enseignement supérieur confrontés à des cas positifs ou contacts de coronavirus s'allonge, alors même que tous les étudiants n'ont pas encore fait leur rentrée. « Une dizaine » d'établissements sont concernés, a indiqué ce mardi la ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal.

Pour limiter la propagation de l'épidémie, la France travaille à la mise en place de centres de dépistage à proximité des campus. Ils seraient gérés par les Agences régionales de santé. Et pourraient prendre la forme de « structures fixes » - des pièces mises à disposition du service de santé universitaire avec l'appui d'équipes des CROUS (centres régionaux des oeuvres universitaires et scolaires) - ou de « structures mobiles », autrement dit des tentes et des camions, indique-t-on au ministère. Ce n'est pas tant une stratégie nationale que des initiatives locales, comme celle déjà prise, par exemple, à l'université de Grenoble Alpes.

« Quand ils sortent, ils profitent »

Frédérique Vidal a jusqu'ici pointé la « responsabilité individuelle » des étudiants et les « rassemblements privés » dans la « multiplication de nouvelles contaminations ». « Quand on interroge les étudiants sur leurs cas contacts, c'est plutôt des contaminations hors établissements que dans les établissements, et donc majoritairement et probablement liées à des activités extra-universitaires, a affirmé la ministre. Quand ils sont en cours, ils sont masqués, mais quand ils sortent, ils profitent. »

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Une autre piste pour faire face à l'épidémie, dans un contexte où la plupart des soirées étudiantes sont annulées , pourrait être d'organiser des soirées encadrées et surveillées par les associations étudiantes et pouvant se dérouler en plein air. C'est ce que préconise la Fage, la première organisation étudiante, afin - selon sa présidente Orlane François - d'éviter « les soirées privées dans de petits appartements ».

57.700 étudiants supplémentaires

Mais pour les organisations étudiantes comme pour nombre d'enseignants-chercheurs, cela ne suffira pas. Beaucoup pointent un manque de moyens, d'autant que le nombre d'étudiants est, cette année, en hausse de 57.700. « Il y a des amphis bondés et insuffisamment aérés, des étudiants assis dans les escaliers, et qui n'ont pas les moyens de changer de masque toutes les quatre heures ni même une fois par jour », déplore Orlane François : « On veut bien parler de responsabilité individuelle des étudiants, mais il manque de moyens pour dédoubler les amphis, les groupes de TD et il n'y a pas assez d'enseignants titulaires. »

« Il faut que tout le monde y mette du sien et qu'on soit capable de dédoubler les amphis et d'avoir une partie des étudiants qui suivent les cours à distance pendant que d'autres sont sur place », rétorque Frédérique Vidal. La ministre renvoie la balle aux directeurs des formations « qui organisent les emplois du temps ». Frédérique Vidal assure aussi que les établissements « ont eu des financements supplémentaires pour accueillir les étudiants » et que « chaque fois qu'un établissement signale une difficulté particulière », le ministère « essaie de l'aider ».

Le gouvernement a prévu 35 millions d'euros dans le cadre du plan de relance pour « étoffer l'offre numérique » et permettre aux établissements d'acheter des équipements, de créer des cours en ligne et de recruter des ingénieurs pédagogiques. Ils s'ajoutent aux 21 millions débloqués cet été. Frédérique Vidal a rappelé aussi les 6,5 milliards d'euros d'investissements prévus dans le plan de relance pour l'enseignement supérieur et la recherche. « Beaucoup de moyens ont été programmés, mais il est essentiel que les investissements se voient rapidement sur le terrain », plaidait la semaine dernière, Gilles Roussel, à la tête de la Conférence des présidents d'université.

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Marie-Christine Corbier

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