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À l’école, la gestion de la crise sanitaire critiquée par les profs et les parents d’élèves

Jean-Michel Blanquer visite une classe de l’école élémentaire Louis de Frontenac, le 1er septembre à Châteauroux. GUILLAUME SOUVANT/AFP

TÉMOIGNAGES - Contrainte d’éclaircir la situation, l’Éducation nationale a imaginé mardi «l’attestation sur l’honneur». Une mesure décriée par certains.

Les chiffres grimpent. Selon le dernier décompte communiqué mercredi par le ministre de l’Éducation, 81 établissements scolaires et 2100 classes sont actuellement fermés en France, en raison de cas de Covid - contre 524 classes une semaine plus tôt. «Une bonne nouvelle», selon Jean-Michel Blanquer qui, sur LCI, a insisté sur le faible taux de classes concernées (0,3%).

Mais c’est une autre affaire sur le terrain, où la gestion de la crise sanitaire commence à déborder les directeurs d’école, les médecins, les agences régionales de santé (ARS) et, par ricochet, les parents. «Dans le sud de l’Oise, on a l’impression de revivre le mois de mars. Sur la commune de Lamorlaye - l’un des premiers clusters -, 10 des 18 classes du groupe scolaire nord viennent de fermer. Tout le monde est sur le qui-vive», rapporte Hubert Salaün, le président de la Peep, 2e fédération de parents d’élèves. Depuis la rentrée, les directeurs d’école, maillon incontournable pour remonter la chaîne de contamination, traquent les «symptômes évocateurs» du Covid - qui peuvent rappeler une simple rhinite -, et reçoivent des appels en cascade de familles dont les enfants présentent ces symptômes ou ont été «cas contact».

On a l’impression d’une adaptation au jour le jour. Ce n’est pas rassurant

Hubert Salaün, le président de la Peep, 2e fédération de parents d’élèves

Certaines écoles n’ont pas hésité à réclamer, pour le retour en classe, un test Covid ou un certificat médical. «Illégal» a rétorqué l’Ordre des médecins, qui a constaté un afflux chez les généralistes. Contrainte d’éclaircir la situation, l’Éducation nationale a imaginé mardi «l’attestation sur l’honneur». Les parents devront «attester par écrit avoir consulté un médecin et qu’un test n’a pas été prescrit». «On a l’impression d’une adaptation au jour le jour. Ce n’est pas rassurant», estime Hubert Salaün.

Plan de continuité pédagogique

«Il semble que le ministère ne dispose pas de chiffres en temps réel. Nos remontées de terrain indiquent que le nombre d’écoles fermées est supérieur, affirme Guislaine David, au Snuipp, le premier syndicat du primaire. Le ministre aura beau minimiser la situation, il n’en reste pas moins que beaucoup d’élèves suivent une scolarité en pointillé, ajoute-t-elle. On ferme une classe pendant une semaine et quelques jours plus tard, c’est celle d’à côté. C’est sans fin». Pourquoi ne pas activer le plan de continuité pédagogique, rédigé fin août par l’Éducation nationale, qui prévoit, en cas de circulation «active» du virus, de réduire les effectifs à l’école et de mettre en place un enseignement «mixte» (qui alterne présentiel et distanciel)? Plus de quarante départements sont aujourd’hui classés en zone rouge et ces plans n’ont pas été activés. «Manque de moyens humains et logistiques», estime la FCPE, première fédération de parents. Mais surtout, une part d’enseignement à distance supposerait que les parents passent une partie de leur temps à la maison.

Le dispositif, annoncé pour eux le 9 septembre par le gouvernement, prévoit une poursuite d’activité en télétravail - avec les enfants, donc - pour les parents qui le peuvent. Les autres seront placés en activité partielle. Et rémunérés à 84% de leur salaire. «On cotise aux impôts pour un service public de qualité et certains parents devraient perdre 16% de leur salaire pour garder leurs enfants?», interroge Rodrigo Arenas, le président de la FCPE. Il y a assurément des «trous dans la raquette», pour reprendre une expression chère à Jean-Michel Blanquer.

» À voir aussi - Coronavirus: 81 établissements scolaires fermés, selon Jean-Michel Blanquer

Covid-19: «81 établissements» et «2 100 classes sont fermées», affirme Jean-Michel Blanquer - Regarder sur Figaro Live

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30 commentaires
  • dijonnais

    le

    On attend leurs géniales propositions...:-) rester a la maison?

  • A. Savane

    le

    Les profs feraient mieux de se battre pour faire tomber la muselière. Museler les adultes c’est absurde mais museler les gosses c’est criminel.

  • Républicainpluche

    le

    On mesure en ces circonstances les deux missions essentielles de l'école : le gardiennage et la restauration ...

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