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Le Volontariat international en entreprise en cinq questions

Dans le cadre du plan « France Relance » à 100 milliards d'euros annoncé début septembre, le gouvernement compte soutenir le Volontariat international en entreprise. En quoi consiste ce dispositif ? Quelles sont les conditions pour en bénéficier ? Et quels avantages pour les entreprises concernées ? Réponses dans CQFD.

Au mois de mars 2020, 10.488 VIE étaient en poste dans 121 pays à travers le monde.
Au mois de mars 2020, 10.488 VIE étaient en poste dans 121 pays à travers le monde. (iStock)

Par Neïla Beyler

Publié le 18 sept. 2020 à 11:10

Le service militaire obligatoire avait été supprimé en 1997 par Jacques Chirac, alors président de la République. Depuis, les autorités ont cherché à définir un cadre pour maintenir, sous une forme civile, le Service national en entreprise. C'est ainsi qu'est né en 2000 le Volontariat International en entreprise (VIE), qui permet à des jeunes de partir en mission dans une société française hors de nos frontières.

A ce jour, plus de 86.000 jeunes ont profité de ce dispositif, pour le compte de près de 8.000 entreprises. L'occasion, pour eux, de concilier première expérience professionnelle à l'étranger, salaire souvent attrayant et protection sociale rassurante.

1. En quoi consiste le VIE ?

Le Volontariat international en entreprise n'est pas un stage mais un emploi - il ne s'agit pas de bénévolat. Le volontaire réalise une mission professionnelle dans une entreprise française à l'étranger, qui peut durer de six à 24 mois et est renouvelable une seule fois dans la limite des deux ans. Actuellement, sa durée moyenne est de 18 mois.

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Pour être éligible, il faut notamment : être de nationalité française ou européenne, avoir entre 18 et 28 ans, un casier judiciaire vierge et ne pas avoir été déjà volontaire. L'obtention d'un diplôme - baccalauréat inclus - n'est pas un critère. Selon Christophe Monnier, directeur du VIE à Business France, l'organisme qui gère la relation volontaires/entreprises, « les jeunes issus des circuits courts, dans des formations professionnalisantes, seront notre priorité dans le cadre du plan de relance ».

2. Quels sont les secteurs qui recrutent ?

Certains secteurs sont particulièrement friands de volontaires internationaux. Dans l'ordre décroissant (par nombre de volontaires) : la finance et l'assurance, les technologies de l'information et des télécommunications, les services, l'industrie automobile et la santé. Les compétences en sciences humaines (droit, lettres, langues…) sont moins demandées car elles subissent la concurrence du personnel local.

L'employeur peut aussi être une administration : ambassade, chambre de commerce, centre culturel… Dans ce cas, on parle de VIA (Volontariat international en administration). Toutes les offres sont publiques et centralisées sur la plateforme Civiweb.

3. Quels sont les avantages pour le volontaire ?

Les VIE se voient souvent confier des missions à responsabilités, leur permettant réellement de faire leurs preuves. Leur rémunération comporte une indemnité mensuelle de 723,99 euros, exonérée d'impôt sur le revenu, et une indemnité supplémentaire, qui varie en fonction du pays d'affectation et qui est également exonérée d'impôt sur le revenu. Les volontaires quittent temporairement le régime de la Sécurité sociale, mais bénéficient d'une couverture sociale dans leur pays d'affectation, et restent sous l'égide de l'Ambassade de France locale.

Selon une enquête de Business France, le taux d'emploi des jeunes à l'issue de leur mission est de plus de 90 %. Pratiquement tous en CDI.

4. Et pour l'entreprise ?

Pour encourager les entreprises à se saisir de ce programme, Business France met en avant le fait que l'organisme gère directement la gestion administrative et juridique du VIE : le recrutement, la rémunération, la protection sociale… Cette formule exonère l'entreprise de tout lien contractuel direct avec son volontaire.

Il n'est désormais plus obligatoire que la société dispose de locaux à l'étranger. Les PME et les ETI, qui sont la priorité du gouvernement dans le cadre du plan de relance, peuvent faire héberger leurs volontaires dans d'autres structures, comme chez leur importateur ou distributeur, dans une chambre de commerce, et même dans les locaux de Business France.

5. Quel soutien de l'Etat pour ce dispositif ?

La crise sanitaire due au coronavirus fait que les affectations à l'étranger tournent au ralenti. Elles se poursuivent en Europe, et se font sous forme dérogatoire en dehors de cette zone avec l'aval du Centre de crise et de soutien du Quai d'Orsay. Le volet « export » du plan de relance sera doté de 247 millions d'euros. Pour le VIE, l'Etat prendra à sa charge 5.000 euros pour l'envoi d'un jeune sous statut VIE dans une PME ou une ETI, dans la limite de deux VIE par entreprise, quels que soient sa taille ou son pays d'implantation. L'objectif étant de reprendre pied à l'international.

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« Pour les entreprises, en ce moment, il est plus commode d'avoir quelqu'un en permanence sur place, plutôt que de compter sur des voyages d'affaires très aléatoires avec les conditions de transport et de quarantaine à l'arrivée », explique Christophe Monnier. Au moins 3.000 VIE devraient être financées en 2021 et 2022 - sachant que ce coup de pouce représente entre 15 % et 20 % des coûts de la mission.

Neïla Beyler

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