Ecoles de commerce post-bac : un bilan Parcoursup plutôt positif pour 2020

Catherine Piraud-Rouet Publié le
Ecoles de commerce post-bac : un bilan Parcoursup plutôt positif pour 2020
Pour la première fois, toutes les écoles de commerce post-bac étaient sur la plateforme de l'enseignement supérieur. // ©  Nicolas Tavernier/REA
Cette année, pour la première fois, toutes les écoles de commerce post-bac étaient présentes sur Parcoursup. Une nouveauté qui a correspondu, pour la quasi-totalité d’entre elles, avec la mise en place, confinement oblige, d’un recrutement à 100% sur dossier. Quel bilan les écoles et banques de concours commun tirent-elles de cette intégration chamboulée, en termes de logistique, de remplissage des promotions et de profil des étudiants ?

L’année 2020 a vu, pour la première fois, l’intégration de toutes les écoles de commerce post-bac sur Parcoursup. Mais en parallèle, crise sanitaire oblige, pour toutes, cette intégration, au départ censé appuyer leurs procédures internes de recrutement, est devenue le plan B exclusif.

Une logistique à repenser

Passer d’un système décentralisé et indépendant de recrutement à une insertion dans un calendrier plus rigide a, d’abord, nécessité de gros efforts logistiques. "Notre intégration dans Parcoursup s'est organisée sur deux ans, d’autant que cette période était concomitante au doublement du nombre de nos membres", déclare Thomas Lagathu, directeur du concours SESAME (14 écoles) qui a rejoint la plateforme en 2020. "Une réorganisation s’est imposée. Nous avons multiplié les moments de concertation avec les gestionnaires de la plateforme et élargi l’équipe".

La banque SESAME a aussi dû repenser le concours au prisme des contraintes de Parcoursup, à commencer par le recrutement. "Auparavant, nous pouvions ouvrir nos inscriptions dès octobre et tisser un lien privilégié précoce avec nos candidats. Dorénavant, les inscriptions passent exclusivement par Parcoursup, donc pas avant la mi-janvier, et sans possibilité d'échange avec les candidats", résume le directeur. Par ailleurs, la banque a aussi dû diviser "par trois notre temps de correction des écrits, en basculant les épreuves sous forme de QCM."

Dorénavant, les inscriptions passent exclusivement par Parcoursup, donc pas avant la mi-janvier, et sans possibilité d'échange avec les candidats. (T. Lagathu, SESAME)

Pour Nathalie Bertin-Boussu, directrice de la promotion et des admissions à l’ESDES, une des trois écoles du concours Accès, également présent sur la plateforme depuis cette année, 2020 a vraiment été le baptême du feu. "L’intégration dans Parcoursup était anticipée, nous nous étions organisés pour la logistique et la coordination au sein de nos équipes, témoigne-t-elle. Ce sont plus les changements soudains des conditions de concours créés par la crise sanitaire qui ont perturbé notre organisation. Un challenge que nous avons relevé en travaillant de manière coordonnée et très rapprochée entre les trois écoles du concours."

Une adaptation au calendrier Parcoursup

L’ICD Business School (Groupe IGS) est l'une des quelques écoles de commerce a avoir intégré Parcoursup dès 2018. De cette année 2020, l'école retient surtout les difficultés liées à la crise sanitaire. "En temps normal, nous faisons partie du concours Team, qui se charge de toute la coordination et s’assure que tout est fait dans les règles de la plateforme, souligne Patricia Théry-Hart, sa directrice. Cette année, la réorganisation totale du processus de recrutement a donné lieu à une coordination 100% à distance. La charge de travail pour les équipes a été démultipliée."

Cette année, la réorganisation totale du processus de recrutement a donné lieu à une coordination 100% à distance (P. Théry-Hart, ICD)

L’Idrac, sur APB, puis sur Parcoursup, depuis 2016, a fait, elle, le choix de maintenir ses épreuves écrites et orales, déjà proposées en ligne. "Notre ADN : donner sa chance à chacun", précise Aurélie Vergnes, sa responsable pédagogique. Cette intégration a nécessité, dans un premier temps, une adaptation au calendrier et aux étapes fixées par les équipes de Parcoursup, ainsi qu’une progression de l’outil de gestion interne. "Pour nous, les avantages à cette insertion sont multiples : maîtrise du temps dédié à l’orientation, planification du passage des épreuves et qualité de suivi assurée pour les jeunes, commente Aurélie Vergnes. D’ailleurs, le nombre de candidatures a fortement augmenté ces quatre dernières années."

Recrutement : un bilan dans le vert

Sur le plan quantitatif, les écoles et banques dressent un bilan partout positif. SESAME recense cette année près de 11.000 candidats pour quelque 5.500 places offertes. Même satisfaction au concours Accès avec plus de 6.000 candidats "soit une progression de 3 à 4%", pointe Céline Verdrière, responsable du service Recrutement France et Concours. Côté écoles, l’ICD a rempli ses promotions avec davantage de candidats que les années précédentes, alors que l'Idrac comptait 3.500 candidats, un chiffre stable par rapport aux années précédentes pour 460 inscrits sur les neuf campus de l’école (hors procédure complémentaire, encore en cours au moment ou nous publions cet article ndlr).

Le recrutement sur dossier a dû limiter la forme d’autocensure que l’on notait jusqu’ici chez ces publics (C. Verdrière, Accès)

Sur le plan qualitatif, plusieurs écoles ou concours notent des différences cette année. "Nous avons des profils plus académiques, un peu moins hétérogènes, évoque Thomas Lagathu. Il est certain que la suppression des épreuves n’est pas idéale, car elles sont le seul moyen de détecter des candidats agiles, adaptables et ouverts sur le monde." Au concours Accès, on note une hausse des candidats issus de bac STMG. "Un peu plus de 5% au global, contre moins de 2% auparavant, précise Céline Verdrière. Le recrutement sur dossier a dû limiter la forme d’autocensure que l’on notait jusqu’ici chez ces publics, du fait de l’épreuve de maths au concours."

Autre constatation : les filles sont légèrement majoritaires cette année, du fait de résultats scolaires globalement supérieurs à ceux des garçons. À l’ICD, on constate une forte augmentation des candidats sortants des lycées français à l’international. "Je pense que Parcoursup a donné plus de visibilité aux écoles comme la nôtre", analyse Patricia Théry-Hart. L’Idrac, l’école ayant vécu le moins de ruptures, ne notant pas de profils spécifiques des étudiants cette année.

Catherine Piraud-Rouet | Publié le