« Je reste pragmatique », confiait Jean-Luc Beylat en décembre, quelques semaines avant le transfert de gouvernance des pôles de compétitivité aux régions, annoncé par l’Etat en juillet 2019, à la surprise générale. Le président de l’AFPC s’inquiétait d’un risque de régionalisation de l’innovation et de frein aux projets collaboratifs interrégionaux. Les pôles de compétitivité étant des écosystèmes mêlant divers acteurs afin de mener des projets d’innovation sur un thème commun, la crainte est que des régions décident de ne financer que ceux concernant les acteurs de leur territoire. A l’heure actuelle, ces initiatives « ne devraient pas être défavorisées », selon Jean-Luc Beylat, car « l’Etat accorde beaucoup de valeur à ces projets interrégionaux. Il est encore présent et vigilant sur ce point ».
Mais l’AFPC reste sur le qui-vive : « Dans les faits, les régions peuvent faire des choix régionaux, mais ce ne serait pas une bonne logique de raisonner en territoire plutôt qu’en bassin d’innovation. » Néanmoins, un semestre après le changement de gouvernance, une partie des craintes du patron des pôles se dissipent. Si l’Etat n’a pas encore totalement lâché les 56 pôles de compétitivité labellisés au profit des régions, la crise du Covid-19 a « accéléré » le transfert de compétence, poursuit Jean-Luc Beylat. « Il y a eu beaucoup de discussions entre Etat et régions, de sollicitations des pôles de compétitivité pour gérer la crise et cela a finalement mis de l’huile dans ce qui frottait auparavant, notamment sur le transfert des frais de fonctionnement des pôles », explique-t-il.
Projets de fusion
Globalement, la nouvelle gestion « se passe bien », indique-t-il, même si les modalités sont en cours de définition dans certaines régions. Le Grand Est va compléter l’enveloppe
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