Un parfum de révolution flotte dans les couloirs des facultés de médecine. La rentrée 2020 sonne le glas de la Paces (première année commune aux études de santé) et de son concours couperet qui laissait sur le carreau la grande majorité des candidats, parfois recalés pour un centième de point, après une, voire deux années d’études. « Un gâchis humain », selon le gouvernement, qui a poussé la ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal, à totalement repenser l’entrée dans les études de santé.
Baptisées PASS (parcours d’accès spécifique santé) et L.AS (licence avec option accès santé), deux filières ont fait leur apparition cette rentrée, chacune arrimée à une licence disciplinaire qui servira de parachute à l’étudiant en cas d’échec à l’entrée dans l’une des cinq spécialités de santé : médecine, pharmacie, odontologie, maïeutique et kinésithérapie.
Chaque étudiant dispose de deux chances pour intégrer la filière santé de son choix : dès la fin de sa première année s’il se classe parmi les meilleurs de sa promotion ou plus tard, en fin de deuxième ou troisième année de la licence passerelle qu’il a choisie. Avec la Paces disparaît aussi le numerus clausus fixé nationalement pour attribuer à chaque spécialité le nombre d’admis. A l’avenir, les universités définiront les cohortes en lien avec les agences régionales de santé, en fonction des besoins des territoires.
Cesser la « fabrique de clones »
La filière, en tout cas, est extrêmement attractive. Sur Parcoursup, 19 % des lycéens avaient fait au moins un vœu dans l’une des 457 L.AS et 10 % dans l’un des 227 PASS, selon les statistiques ministérielles. A la faculté de médecine de Lille, la plus grosse de France, pas moins de 10 000 demandes ont été enregistrées, pour une capacité d’accueil de 2 500 places, en partenariat avec quatorze licences. Tous les vendredis a lieu le chassé-croisé des 1 600 étudiants PASS partant suivre leurs enseignements d’option sur un autre campus, et des 890 étudiants L.AS prenant place sur les bancs de la fac de médecine. En cette année de transition s’adjoignent 820 étudiants de l’ultime promotion Paces admis à redoubler.
Possiblement arrimées à des licences aussi diverses que la psychologie, les sciences de la vie, le droit, les maths ou la philosophie, ces nouvelles voies d’accès aux études médicales ont l’ambition de rénover l’esprit de la sélection, et d’allier les sciences dures aux humanités, dont l’apport s’avère considérable face aux maladies chroniques et au vieillissement de la population.
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