Des moyens, les doyens des facultés de médecine les attendaient de pied ferme. Au total, 9 millions d’euros supplémentaires doivent être mis sur la table par les ministères de l’Enseignement supérieur et de la Santé en faveur de "la rénovation des études en santé", indiquent-ils. "Une goutte d’eau" réagit Jean Sibilia, doyen de la faculté de médecine de Strasbourg, présent lui aussi ce 24 septembre au "Grand colloque" organisé par la conférence des doyens des facultés de médecine et de la CPU.
Accompagner les investissements matériels et humains des universités
"Il ne s’agit pas de former plus mais de former mieux", tranche Frédérique Vidal. Déjà engagée cette année sur la fin de la PACES et du numerus clausus, la ministre de l’Enseignement supérieur met désormais la priorité sur l’enseignement en médecine. "Ce tournant pédagogique basé sur la simulation (…) représente un changement qui n’est pas moins profond que la suppression de la PACES", estime la ministre.
Ainsi, 6 millions d’euros supplémentaires seront investis pour permettre aux universités "d’engager l’acquisition de matériel et de commencer la mise en place des ECOS (examens cliniques objectifs et structurés) dès janvier 2021". À cela s’ajoute 3 millions d’euros annoncés par Olivier Véran au ministère de la Santé, soit un total de 9 millions d’euros.
"Réarmer la recherche"
Frédérique Vidal prévoit également un montant de 500.000 euros sur trois ans venant compléter le fond d’amorçage d’un million d’euros sur l’hybridation des formations en santé et l’enseignement numérique.
Olivier Véran a, quant à lui, mis la recherche à l’honneur. "La recherche en santé est un enjeu immense. La crise n’a fait que renforcer ce sentiment d’urgence qu’il y a à soutenir cette recherche." Le ministre a annoncé une augmentation de 400 millions d’euros sur huit ans sur les crédits MERRI (missions d'enseignement, de recherche, de référence et d'innovation) alloués aux hôpitaux. Il prévoit, à ce titre, un soutien de 50 millions d’euros supplémentaires au PLFSS 2021 (projet de loi de financement de la Sécurité sociale) "pour initier au plus tôt ce processus".
Favoriser "le brassage des connaissances"
Enfin, pour faire suite au Ségur de la santé qui s’est déroulé en juillet dernier : 250 postes d’enseignants universitaires titulaires verront le jour sur les cinq prochaines années (soit 50 par an). Des postes "ouverts aux praticiens hospitaliers comme ambulatoires, dans les filières médicales comme paramédicales", a précisé la ministre. Toujours dans une logique de "brassage des connaissances", Olivier Véran a également annoncé la création d’un collège pluridisciplinaire "qui aura la mission de définir les priorités de la santé publique". L’ouverture des débats est prévue pour le printemps 2021.
