La crise, et notamment la chute brutale des ventes aux nombreux consommateurs chinois qui représentent le tiers de la consommation mondiale des produits de luxe, selon une étude de l’Institut français de la mode, ne semble pas avoir eu raison de l’attrait des jeunes pour le secteur. Françoise Sackrider, directrice du mastère Spécialisé (MS) Management de la mode et du luxe à l’Institut Français de la mode, le constate en cette rentrée: «Notre école connaît une hausse de 20 % du nombre de candidatures».

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Et chez LVMH, leader du secteur, le groupe croule sous les demandes de stages, apprentissages et VIE (volontariat international en entreprise). «L’augmentation est de 34 % sur le premier semestre 2020, en comparaison avec le premier semestre 2019», souligne Chantal Gaemperle, directrice des ressources humaines et synergies. Les jeunes n’en démordent pas. «C’est à la fois un art vivant, un art visuel, qui en dit beaucoup sur notre culture, notre société. C’est un formidable terrain d’expression artistique mais aussi de savoir-faire», déclare Marie Gadiaga, étudiante à l’IFM. «Les jeunes sont ciblés par les marques de luxe. Elles font donc partie de notre imaginaire. Depuis que nous sommes enfants, nous voyons des publicités de parfum à la télévision», décrypte Valentine Ray, en MS Management de la mode et du luxe à l’Institut français de la mode.

Sur l’opportunité de rejoindre ce secteur, les professionnels restent toutefois optimistes. Thibaut de la Rivière, directeur de Sup de Luxe, juge ce secteur rassurant. «Les entreprises perdurent depuis 100, 200, voire 300 ans. C’est un domaine stable, même s’il est un peu perturbé par le Covid-19. Le luxe se relèvera encore plus fort après la crise, en modifiant sa communication, en faisant intervenir le digital…». Du reste, les prévisions de LVMH sont positives. «Nous prévoyons l’embauche de plus de 600 jeunes diplômés dans le monde en 2020 sur des postes en marketing, digital, communication ou encore en retail, production et supply chain. En 2020, nous devrions également accueillir plus de 3 400 stagiaires et apprentis dans le monde», promet Chantal Gaemperle.

Enfin, ce sont des compétences qui sont applicables dans de nombreux domaines.«Le luxe s’intègre dans tous les secteurs de l’industrie, pas uniquement dans la mode et les accessoires», confirme Serena Rovai, directrice de la filière luxe d’Excelia Business School. «Car le luxe couvre des domaines variés tels que la mode bien sûr, mais aussi les vins et spiritueux, l’automobile ou encore l’hôtellerie.»