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Contre les discriminations à l’embauche, Terra Nova propose la création d’un organisme

Dans un rapport publié jeudi, le think-tank de gauche suggère, tout comme le Défenseur des droits, de mettre sur pied un opérateur indépendant.

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Publié le 30 septembre 2020 à 19h00, modifié le 01 octobre 2020 à 10h42

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Des CV affichés dans un espace de coworking à Malakoff (Hauts-de-Seine), en 2015.

Année après année, les études s’enchaînent et se ressemblent. En France, à diplôme égal, Mohamed, habitant de Montfermeil (Seine-Saint-Denis), a entre deux et trois fois moins de chances que Matthieu, originaire de l’Ouest parisien, de recevoir une réponse à sa candidature pour un emploi. Le constat est implacable.

Les opérations de « testing », le « name and shame » (nommer publiquement les entreprises épinglées pour discrimination), la signature en veux-tu en voilà de chartes prônant la diversité, les formations tous azimuts des ressources humaines et la création de labels estampillés « égalité des chances » n’y changent rien. Les progrès sont dérisoires, les efforts dispersés, les bonnes pratiques mal identifiées, et certains comportements négatifs, trop souvent ignorés par ceux qui les pratiquent.

Dans son dernier rapport que Le Monde a pu consulter en exclusivité, publié jeudi 1er octobre et intitulé « La lutte contre les discriminations liées aux origines dans le monde du travail », le think tank de gauche Terra Nova décrypte les mécanismes « insidieux et systémiques » qui sont toujours à l’œuvre, et propose une solution plus radicale pour y remédier. Pas de statistiques ethniques ni de quotas ou de politiques de discrimination positive, Terra Nova suggère la création d’un organisme indépendant (financé par des fonds publics) exclusivement consacré à la lutte contre les discriminations.

La première de ses missions sera de collecter des informations et des données permettant de quantifier les problèmes afin de pouvoir accompagner les entreprises et les services publics. « On ne s’est pas dotés d’outils pour progresser. Ce que nous voulons, c’est franchir une étape supplémentaire, concrète et opérationnelle », explique Marc-Olivier Padis, directeur des études chez Terra Nova.

Sanctions légales rarement prononcées

Dans un rapport publié en juin, intitulé « Discriminations et origines : l’urgence d’agir », le Défenseur des droits de l’époque, Jacques Toubon, proposait lui aussi la création d’un « observatoire des discriminations », afin de mesurer et d’évaluer en continu l’efficacité des politiques publiques et les comportements dans les structures privées.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés Discriminations : le signal d’alarme du Défenseur des droits

Car aujourd’hui, les diverses politiques en place dépendent d’une organisation qui fait intervenir plusieurs acteurs : chercheurs, entreprises, services publics, juges. « L’ampleur de la tâche, les nombreux leviers sur lesquels il faut agir, la quasi-nécessité de créer un élan national, ne pourront être obtenus que par la pression d’une institution dédiée », plaident les auteurs.

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