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La baisse du niveau en maths s'accentue à l'école

Plus d'un écolier sur deux a des résultats faibles en mathématiques, selon une étude du ministère de l'Education nationale. C'est près de 10 points de plus qu'en 2014. Les changements mis en oeuvre dans la formation des enseignants vont « porter leurs fruits », assure-t-on au ministère.

Les changements en cours dans la formation continue des professeurs des écoles porteront leurs fruits, assure-t-on au ministère de l'Education nationale, où l'on se dit « très confiant sur l'impact qui sera mesuré sur les élèves dans les deux ans qui viennent ».
Les changements en cours dans la formation continue des professeurs des écoles porteront leurs fruits, assure-t-on au ministère de l'Education nationale, où l'on se dit « très confiant sur l'impact qui sera mesuré sur les élèves dans les deux ans qui viennent ». (iStock)

Par Marie-Christine Corbier

Publié le 1 oct. 2020 à 18:37Mis à jour le 1 oct. 2020 à 19:04

Quel est le tiers de 66 ? Moins d'un élève de CM2 sur deux (47 %) est capable de répondre à cette question, selon une enquête menée dans 200 écoles (6.000 élèves) que vient de publier le ministère de l'Education nationale. Ils étaient 56 % à savoir répondre en 2014. Et si on leur dit que Madame Martin a donné trois billets de 50 euros pour faire ses courses, que la caissière lui en a rendus 13, seuls 53 % des élèves savent dire quel était le prix à payer. Ils étaient 70 % à avoir la bonne réponse en 2014. Un autre volet de l'enquête a concerné 300 collèges (plus de 8.000 élèves).

« Une maîtrise fragile voire de vraies difficultés »

Le nombre d'élèves dits « faibles » a augmenté entre 2014 et 2019, passant de 42,4 % à 54,4 %. Ces élèves ont « une maîtrise fragile voire de vraies difficultés ». En 2015, dans une autre enquête , la France était déjà apparue en bas de classement parmi les pays européens.

Dans les écoles, alors que le score moyen en mathématiques était resté stable entre 2008 et 2014, on observe une baisse de 17 points entre 2014 et 2019. Près d'un élève sur quatre se classe dans la catégorie des moins performants, contre 15 % en 2008.

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Le nombre d'élèves les plus performants diminue aussi : il tombe à 20 %, contre 28 % en 2008. La baisse des résultats touche fortement les écoles les plus défavorisées socialement, mais n'est « pas significative » dans les écoles les plus favorisées, selon Fabienne Rosenwald, à la tête de la direction de la prospective du ministère de l'Education nationale.

Forte baisse de niveau dans les collèges favorisés

Dans le deuxième volet de l'enquête qui porte sur les collèges, c'est en revanche dans les collèges les plus favorisés qu'on enregistre la plus forte baisse de niveau. Les résultats restent faibles dans les établissements les plus défavorisés. De manière générale, au collège, le pourcentage d'élèves « les moins performants » augmente de 15 à 25 % entre 2008 et 2019. La part des « plus performants » chute, de 28 % en 2008 à 22 % en 2019.

A qui la faute ? « Ce n'est pas aux élèves qu'il manque quelque chose, c'est aux professeurs », rétorque Charles Torossian, pilote du plan mathématiques au ministère. Il pointe un problème de méthodes d'apprentissage et de formation des enseignants. « Les élèves qui ont passé les évaluations [en mai 2019, NDLR] n'ont pas bénéficié de la dynamique du plan qui a été mis en place [en 2018] », affirme-t-il, en expliquant avoir « révolutionné » la formation continue des professeurs des écoles.

Charles Torossian évoque ainsi des petits groupes de six à huit enseignants encadrés par des référents mathématiques dans chaque circonscription. L'idée est « d'accompagner les professeurs en leur permettant d'avoir des méthodes plus efficaces et plus concrètes ». Cette formation « portera ses fruits », ajoute-t-il en se disant « très confiant sur l'impact qui sera mesuré sur les élèves dans les deux ans qui viennent ».

Marie-Christine Corbier

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