Quelques jours après l’annonce, lundi 21 septembre, par Eric Dupond-Moretti de la nomination d’une avocate, Nathalie Roret, à la tête de l’Ecole nationale de la magistrature (ENM), Olivier Cousi, le bâtonnier de Paris, affirme au Monde être « favorable, à titre personnel, à la nomination d’un magistrat à la tête de l’Ecole de formation du barreau (EFB) ». La question devrait être officiellement posée à la fin de l’année 2020, après l’élection du nouveau bâtonnier appelé à succéder à Me Cousi le 1er janvier 2022. C’est souvent à cette occasion qu’un changement de direction est décidé à la tête de cette école, même si l’actuel directeur, Pierre Berlioz, n’a pas de terme à son mandat.
Pour Olivier Cousi, « ce parallélisme des formes aurait un sens ». Il dit avoir été surpris par la réaction des magistrats à la nomination de Nathalie Roret, jusqu’ici vice-bâtonnière du barreau de Paris. Après la conférence de presse de M. Dupond-Moretti dévoilant le nom de la première femme et première non-magistrate à diriger la prestigieuse école de Bordeaux, plusieurs magistrats avaient réagi sur Twitter : « A quand un magistrat pour diriger l’EFB ? ».
« Les relations existent depuis longtemps »
M. Cousi n’en a pas encore débattu avec le conseil d’administration de l’EFB et affirme ne pas répondre à une demande du garde des sceaux, avec qui il n’en a pas parlé. Mais la question lui paraît « naturelle et pas nouvelle ». « Au niveau des formations, les relations entre avocats et magistrats existent depuis longtemps, rappelle-t-il. On a le sentiment que certains le découvrent. » Quatre magistrats sont ainsi membres du conseil d’administration de l’EFB, installée à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine). « Sur près de 1 000 intervenants dans les formations et les jurys, non comptons plus de 300 magistrats », se félicite le bâtonnier du plus important barreau du pays, fort de quelque 30 000 avocats, soit près de la moitié de la profession.
L’ENM et l’EFB travaillent déjà beaucoup ensemble, même si les deux écoles d’application ne sont pas comparables. A Bordeaux, l’Ecole de la magistrature compte entre 250 et 350 auditeurs de justice par promotion, tandis qu’à Issy-Moulineaux, ce sont 1 800 élèves avocats par promotion. Trente et un mois de formation d’un côté, dix-huit pour les autres. L’EFB est le plus important centre régional de formation dont plus de la moitié des nouveaux avocats inscrits en France sortent chaque année.
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