Publicité
Ça peut servir

Emploi : cinq dispositifs anti-crise pour les jeunes diplômés

Être parrainé par un cadre expérimenté, chercher en emploi en groupe pendant un mois, toucher une allocation spécifique… Plusieurs dispositifs aident les jeunes diplômés à passer le cap et les accompagnent dans la recherche de leur premier emploi. Précieux en période de hautes turbulences sur le marché de l'emploi.

Les jeunes diplômés peuvent compter sur plusieurs dispositifs pour les aider à trouver un premier emploi.
Les jeunes diplômés peuvent compter sur plusieurs dispositifs pour les aider à trouver un premier emploi. ((Getty Images))

Par Chloé Marriault

Publié le 1 oct. 2020 à 08:26Mis à jour le 5 janv. 2021 à 08:17

Les derniers chiffres du chômage sont tombés le 25 septembre. En août, on comptait 543.000 inscrits à Pôle emploi âgés de moins de 25 ans et sans activité (catégorie A) en France, hors Mayotte, contre 472.200 en février, soit une hausse d'environ 15 % en six mois. Dans son plan de relance de rentrée, le gouvernement a prévu 6,5 milliards d'euros pour favoriser l'emploi des jeunes , notamment les 750.000 jeunes qui arrivent sur le marché du travail. Les aides pour l'embauche de jeunes et d'alternants suffiront-elles à motiver les entreprises, alors que bon nombre d'entre elles ont gelé les recrutements pour une durée indéterminée ?

En attendant, les jeunes diplômés peuvent compter sur des dispositifs de soutien, dont certains ont été mis en place il y a peu en raison de la crise sanitaire. En voici cinq pour transformer l'essai.

Un salon de recrutement en ligne

S'entretenir avec des recruteurs, participer à des ateliers, à des conférences ou à des séances de coaching, et tout ça, en ligne : c'est ce que propose Pôle emploi, qui s'est associé à l'Apec et à la NQT pour lancer le salon virtuel « Révèle ton talent », dédié au premier emploi. Ce salon, accessible sur le site salonenligne.pole-emploi.fr, est ouvert aux jeunes à partir de Bac +3 jusqu'à vendredi 2 octobre. Plusieurs centaines d'offres d'emploi, missions en Volontariat international en entreprise et en alternance dans tous les domaines d'activité y sont présentées.

Publicité

Pôle emploi organise régulièrement des salons en ligne de ce type, avec des dizaines d'offres d'emploi sur des thématiques plus précises : l'industrie, les métiers de la banque et de l'assurance, les métiers du numérique et de l'informatique, l'alternance…

Enfin, Pôle emploi propose l'Accompagnement intensif des jeunes (AIJ), un dispositif destiné aux demandeurs d'emploi de moins de 30 ans. Le jeune qui participe au programme est accompagné pendant six mois, avec un suivi personnalisé d'un conseiller Pôle emploi et des temps en groupe (avec des ateliers pour apprendre à mettre en valeur ses atouts, gérer ses émotions, réussir son intégration en entreprise…). « Plus de deux jeunes bénéficiaires de l'AIJ sur trois ont retrouvé un emploi au cours des huit mois qui ont suivi le démarrage de l'accompagnement », assure Pôle emploi.

Être parrainé par un cadre expérimenté

L'association NQT (Nos Quartiers ont des Talents) s'adresse aux jeunes diplômés de moins de 30 ans issus de quartiers prioritaires, de zones rurales et/ou d'un milieu social modeste. Elle leur permet d'être accompagnés par un cadre expérimenté qui travaille dans l'une des 700 entreprises partenaires.

Le principe ? Le cadre, bénévole, rencontre le jeune et lui ouvre les portes de son entreprise, une ou deux heures par mois. En outre, parrains et marraines regardent le CV des jeunes, leurs lettres de motivations, peuvent simuler un entretien… Avec, comme objectif, de les aiguiller dans leur recherche d'emploi. L'accompagnement est d'autant plus pertinent que dans 90 % des cas, le parrain ou la marraine travaille dans le même domaine que celui visé par le jeune diplômé. Ces cadres sont bien au fait des réalités de leur secteur car ils sont eux-mêmes amenés à recruter et à faire passer des entretiens. Le mentor a également pour mission d'apprendre au jeune à se créer un réseau professionnel et à l'entretenir, et peut même lui ouvrir son carnet d'adresses pour l'aider dans sa recherche d'emploi. Le dispositif a fait ses preuves : 70 % des jeunes accompagnés par un cadre grâce à la NQT trouvent un emploi en CDD ou en CDI dans les six mois.

L'association accompagne actuellement 5.500 jeunes à travers la France, avec environ autant de parrains et marraines. Depuis sa création en 2006, elle a connu un pic d'inscriptions en juin dernier, avec 950 nouveaux inscrits. En cause : la crise sanitaire et ses effets dévastateurs sur l'emploi des jeunes.

Chercher un job en groupe pendant un mois

Vous en avez marre de passer la journée à chercher un emploi, seul entre quatre murs ? Créée il y a sept ans, l'association Cojob propose aux chercheurs d'emploi de s'allier pour effectuer leurs recherches. Chaque mois, une nouvelle promo de dix personnes, de tous âges et de tous horizons, se réunit durant quatre semaines. Une expérience qui a pour objectifs de lutter contre l'isolement, de partager ses compétences et de rester motivé.

Les participants se retrouvent du lundi au vendredi dans un espace du 9e arrondissement de Paris. Les matinées sont consacrées à la recherche d'emploi ou à des ateliers sur les questions gênantes en entretien, le pitch, la communication non verbale, le réseautage, l'assertivité… Un après-midi par semaine, les participants s'engagent à faire du bénévolat de terrain ou à travailler sur des projets en commun, par exemple sur la réalisation d'un podcast.

« Avant, sur une promo de dix personnes, nous avions seulement un ou une jeune diplômé-e qui sortait de ses études et cherchait un emploi. Depuis le confinement, ce profil représente la moitié de nos effectifs », explique Lucie Delemotte, directrice de l'association. Pour participer, les jeunes diplômés et personnes au RSA doivent débourser 50 euros, contre 150 euros pour tous les autres chercheurs d'emploi.

Cojob propose également ce système de 'promo' à Nantes . Pour toutes celles et ceux qui habitent ailleurs, l'association met à disposition une plateforme de 'cosearching', sur laquelle les chercheurs d'emploi peuvent entrer en contact en vue de se rencontrer.

Publicité

Participer à des ateliers de coaching de l'Apec

Entre janvier et août, le nombre d'offres d'emploi publiées sur le site de l'Association pour l'emploi des cadres (Apec) et accessibles à des jeunes diplômés a baissé de 42 % comparé à l'année passée (contre -34 % tous profils confondus). Alors, pour aider les jeunes diplômés (Bac +3 et plus) à trouver un emploi en dépit de la crise sanitaire, l'Apec a lancé son plan Objectif premier emploi. Elle s'engage à accompagner 50.000 jeunes diplômés d'ici l'été 2021, soit deux fois plus qu'habituellement.

Pour cela, l'association a mis sur pied des ateliers de quatre heures, durant lesquels dix à douze jeunes sont accompagnés gratuitement par un consultant. Le but : identifier leurs priorités, acquérir une méthodologie de recherche d'emploi et participer à des exercices de mise en situation. Ces ateliers seront suivis d'un accompagnement individualisé. « La plupart des jeunes diplômés n'ont pas été armés pour chercher un emploi. Ils ont vécu dans l'idée que leur insertion professionnelle se ferait facilement et naturellement une fois leur diplôme en poche », observe Gilles Gateau, directeur général de l'Apec.

Une version de cet atelier en ligne sera également proposée à partir de mi-octobre. Aussi, l'Apec met en place des partenariats avec les écoles et les universités, afin d'organiser des ateliers directement sur les campus.

Toucher une allocation en cas de précarité

Les missions locales proposent la Garantie jeunes, un accompagnement intensif pour aider les moins de 26 ans à trouver un emploi. Ce dispositif s'adresse à celles et ceux qui sont en situation de précarité. Pour en bénéficier, il faut être indépendant, c'est-à-dire que ne pas recevoir d'aide financière de ses parents, et avoir de faibles ressources (moins de 497 euros par mois).

Ce dispositif ouvre droit à une allocation, dont le montant peut aller jusqu'à 497 euros par mois. La garantie jeune est un contrat d'engagement d'un an. Chaque jeune est suivi pendant la période par un conseiller référent, participe à des ateliers collectifs, peut effectuer des mises en situation en milieu professionnel (stage, immersion…) ou des formations.

Au-delà de ce dispositif, les conseillers des missions locales accompagnent gratuitement les jeunes qui ont des questions sur leur orientation ou sur l'emploi, mais aussi sur la santé, la mobilité, le logement…

Chloé Marriault

Publicité