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Décryptage

Travailler dans la mode responsable, c'est possible !

La mode est un des secteurs d'activité économiques les plus polluants. Néanmoins, la transition écologique a débuté et il est possible d'y faire carrière sans pour autant vendre son âme au diable. Pour les intéressés, le cabinet de recrutement Birdeo, spécialisé dans les métiers à impact positif, décrypte pour nous les trois métiers au coeur de cette transition.

La tendance est à la relocalisation d'une partie de l'industrie et au sourcing de matières écoresponsable.
La tendance est à la relocalisation d'une partie de l'industrie et au sourcing de matières écoresponsable. (iStock)

Par Caroline Renoux

Publié le 30 sept. 2020 à 11:54Mis à jour le 2 oct. 2020 à 14:01

Depuis ce lundi, Paris, capitale historique de la mode, accueillera une nouvelle Fashion Week, dans un contexte ô combien particulier. Contexte logistique certes, mais aussi psychologique, en ce que nous attendons toutes et tous beaucoup de cet écosystème, qui a mis tant de temps à prendre ses premières responsabilités…

Rappel des faits. Tandis que de nombreux secteurs grand public s'organisent depuis une vingtaine d'années déjà autour des enjeux écologiques et sociétaux (à l'instar de l'agroalimentaire, ou des cosmétiques), il aura fallu attendre 2013, et la catastrophe du Rana Plaza, pour que les acteurs du monde de la mode prennent conscience du chemin qu'ils se devaient désormais d'emprunter. Dans cet effondrement tragique au Bengladesh, sont en effet apparues toutes les défaillances d'une chaîne de valeur qui négligeait l'essentiel : le respect de l'Homme, et de la planète sur laquelle il vit.

Le Fashion Pact : des engagements forts

Depuis, les choses se sont considérablement accélérées, tant dans les cadres législatifs imposés par les instances régulatrices, que dans les attentes formulées à cor et à cri par les consommateurs et les égéries. A l'été 2019, la signature du Fashion Pact par plus de 30 groupes ou marques de mode et de luxe, entérine des engagements forts et concrets pour tout le secteur. Parmi les priorités : la préservation des ressources naturelles, des espèces animales et des droits humains fondamentaux.

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Et bien qu'il demeure de nombreux efforts à faire - en témoigne très récemment la dénonciation des liens troubles entre certaines marques et les camps de travail forcé des Ouïghours - ce rythme devrait être gardé. Deux constats puissants ont en effet été dressés au lendemain de la crise Covid-19 : les bouleversements des habitudes de consommation liées au confinement, et l'impératif incontestable de relocalisation des productions de masques dans nos ateliers tricolores. Le plan de relance économique, détaillé en cette rentrée par le gouvernement, devrait en outre permettre, en le finançant, ce retour à une chaîne de production locale, et surtout responsable, car écologique et durable.

Top 3 des métiers les plus recherchés

1 - Responsable sourcing de matières écoresponsables

Nouveau défi pour les créateurs comme les responsables de production : trouver des matières dont l'exploitation aura un impact limité voir nul sur la biodiversité, dans le respect animal, tout en étant durables, qualitatives, esthétiques… Et pas trop onéreuses !

Les compétences nécessaires :

- Expertise dans le sourcing de fournisseurs locaux et matériaux écoresponsable

- Travail sur la traçabilité & l'origine des matériaux

Parcours recommandé : Formation Ingénieur. e avec spécialisation Environnement

Rémunération : 50 à 70 K euros/an dès 6 ans d'expérience

2 - Responsable de production responsable

L'un des enjeux majeurs de la transformation du secteur réside dans la tenue de cet engagement responsable tout au long de la chaîne de valeur. En d'autres termes : que les bonnes intentions prises dans les bureaux de design parisiens soient bien comprises et bien respectées par tous les acteurs, jusqu'à la production même du vêtement.

Les compétences nécessaires : expérience sur des initiatives liées à la RSE dans la chaîne d'approvisionnement, y compris les questions de travail, les droits de l'homme, la gestion de l'environnement

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Parcours recommandé : Ecole d'ingénieur généraliste, formation pouvant être complétée par un Master spécialisé

Rémunération : 60 à 80 K euros/an dès 10 ans d'expérience

3 - Chef de projet économie circulaire

Comme dans de nombreux secteurs, le chef de projet économie circulaire devient essentiel en ce qu'il induit un changement de paradigme énorme dans une organisation : il limite le gaspillage des ressources et l'impact environnemental de l'entreprise tout en augmentant l'efficacité à tous les stades de l'économie des produits.

Les compétences nécessaires :

- Vision stratégique des sujets environnementaux et sociaux dans les opérations et les chaînes d'approvisionnement

- Compréhension intime des défis de l'économie circulaire appliquée à la mode

- Connaissance des initiatives sectorielles et des institutions internationales spécialisées dans l'économie circulaire

Parcours recommandé : BAC+5, Ingénieur en environnement, Ecole de commerce ou équivalent

Rémunération : 40 à 50 K euros/an dès 2 ans d'expérience

En termes de profils, une fois n'est pas toujours coutume, les plus jeunes d'entre nous sont particulièrement recherchés ! On leur demandera souvent par ailleurs une double casquette universitaire : « métier de la mode » et « RSE ».

Le petit conseil en plus pour séduire le recruter

L'expérience terrain fera la différence ! Si vous n'avez pas de réseau pour un premier job, ne perdez pas de vue que dans la mode, l'expérience est plus facile à acquérir par soi-même : stylisme, couture… et le tout posté sur un blog ou un compte Instagram ! Le tour est (presque) joué.

Les trois grandes tendances du secteur

- La relocalisation de la production

- Les nouvelles façons de consommer, comme la location

- La customisation, dans la droite lignée du « DoItYourself »

Caroline Renoux (Caroline Renoux, fondatrice de Birdeo)

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