En salle de cours, en amphithéâtre, dans les bibliothèques mais aussi dans les restaurants universitaires, la règle sera la même. A compter de mardi 6 octobre, seuls 50 % des étudiants pourront y prendre place s’ils fréquentent une université à Paris, dans sa proche banlieue, à Aix-Marseille et en Guadeloupe, zones placées en état d’alerte maximale pour quinze jours afin de faire face à la progression de l’épidémie de Covid-19. La restriction touche aussi les établissements des zones d’alerte renforcée, comme Lille, Lyon ou Bordeaux.
Selon plusieurs sources, les universités ne sont pas passées loin d’une mesure plus drastique, Matignon ayant envisagé une fermeture totale durant les trois prochaines semaines. Samedi à midi, une cinquantaine de présidents d’université ont été convoqués par le ministère de l’enseignement supérieur pour recenser le nombre exact de cas confirmés dans leurs établissements. « Nous avons tous fait le constat que nous n’avions que très peu de cas », relate un des participants, président d’une université parisienne, courroucé d’entendre la maire de la capitale, Anne Hidalgo, dénoncer une « situation catastrophique dans les facs ».
L’accueil des étudiants varie d’une université à l’autre. Et depuis la mi-septembre, un mouvement de protestation baptisé #balancetafac, dénonce sur Twitter, photos à l’appui, les conditions d’enseignement dans des amphithéâtres sans aération, bondés d’étudiants. Une polémique que balaie Jean Chambaz, président de Sorbonne Université, où un millier d’étudiants ont signé une pétition pour que les cours magistraux se déroulent à distance : « Faut-il le Covid pour se rendre compte que, comme chaque année, les moyens d’accueil sont insuffisants dans les universités ? »
« Un peu de présence est indispensable »
Lors de l’annonce de la restriction de l’accueil à 50 % des effectifs lundi, le recteur de Paris, Christophe Kerrero, a pris le contre-pied du préfet de police et du directeur de l’agence régionale de santé qui venaient de faire état du fort taux d’incidence (nombre de personnes infectées sur une semaine, pour 100 000 habitants) dans la tranche d’âge 20 à 30 ans, atteignant 500 à Paris et 200 en proche banlieue. Il a pour sa part souligné que dans les universités, « les chiffres sont en baisse ».
A ce jour, 796 cas ont été recensés sur 705 000 étudiants franciliens et 144 sur 52 000 personnels. Pour la journée de vendredi, 55 nouveaux cas ont été enregistrés dans la première catégorie et seulement 5 dans la seconde. « Les établissements ont anticipé la situation et nombre d’entre eux ont déjà une part de cours à distance. Un peu de présence est indispensable pour éviter que nos étudiants ne décrochent », a indiqué Christophe Kerrero.
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