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« Il doit y avoir un peu de masochisme là-dedans » : l’étonnant attrait pour les études d’infirmiers

Mal payé, en sous-effectif, avec peu d’évolution de carrière… pourtant, le métier d’infirmier reste une des formations les plus demandées.

Par  (envoyée spéciale à Rennes)

Publié le 06 octobre 2020 à 14h00, modifié le 06 octobre 2020 à 17h51

Temps de Lecture 5 min.

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L’odeur de la bétadine, le toucher d’une compresse, sa poupée dans une pharmacie imaginaire… Lorsqu’elle parle de son envie de devenir infirmière, Noémie Buronfosse convoque « des sensations très particulières » liées à l’enfance. « Quand les autres jouaient à la marchande, moi, c’était les pansements et les médicaments », se souvient la jeune femme de 20 ans. Aujourd’hui étudiante en deuxième année à l’institut de formation en soins infirmiers (IFSI) du centre hospitalier universitaire (CHU) de Rennes, elle raconte son choix de filière comme s’il s’agissait d’une rencontre amoureuse. Ce genre de passion qui vous tombe dessus et ne s’explique pas. « C’était une évidence », assume l’étudiante.

Il y aurait pourtant de quoi avoir le cœur brisé. Ou, du moins, la motivation entachée. Manque de personnel à l’hôpital, intensification de la charge de travail, maigres perspectives d’évolution de carrière, faible rémunération, alourdissement des procédures administratives, horaires décalés… Comment se fait-il que le métier d’infirmier fasse encore tant rêver ?

Sur la plate-forme Parcoursup, pour la deuxième année consécutive, les IFSI arrivent au premier rang des vœux. Au total, 9,4 % des inscrits sur Parcoursup en 2020 ont candidaté à un plusieurs IFSI (soit environ 83 000 personnes). En deuxième position, le nouveau PASS (parcours d’accès spécifique santé, qui remplace la Paces), avec 6 % des candidats ayant formulé au moins un vœu. Vient ensuite la licence de droit (3,7 %).

A la suite de la suppression de leur concours d’entrée et l’instauration d’une sélection sur dossier, les IFSI ont fait leur apparition sur Parcoursup en 2019, gagnant en visibilité. « Lorsqu’il fallait payer 100 euros pour passer le concours de chaque école, on faisait face à une énorme sélection sociale, affirme Vincent Opitz, vice-président de la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnesi). Cette démocratisation de l’entrée en formation permet, notamment, d’expliquer un tel engouement. »

« Ça vient du ventre »

A l’IFSI du CHU de Rennes, les trois promotions de 152 étudiants brassent des profils très différents. Mais si la barrière économique est tombée, la formation n’en est pas moins sélective. Jusqu’en 2018, sur une moyenne annuelle d’environ 1 000 candidats au concours de l’établissement, 150 étudiants étaient admis. En 2020, 6 000 demandes ont été faites sur Parcoursup pour le regroupement de sept IFSI des départements des Côtes-d’Armor et d’Ile-et-Vilaine. Avec, à l’arrivée, 520 places au total.

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