Les écoliers et les collégiens sont de plus en plus mauvais en mathématiques. C’est ce qui ressort des résultats du cycle des évaluations disciplinaires réalisées sur échantillon (l’évaluation « Cèdre », dans le jargon scolaire), portant sur les performances en mathématiques des élèves en CM2 et en 3e, deux moments-clés de la scolarité.
Publiées mercredi 30 septembre, deux notes de synthèse élaborées par le service statistique du ministère de l’éducation autorisent une comparaison du niveau des élèves à onze ans d’intervalle sur trois temps de mesure : 2008, 2014 et 2019. Le résultat est sans appel : stabilisée entre 2008 et 2014, la courbe concernant les écoliers s’enfonce. Le score moyen des 6 000 écoliers testés dans 200 écoles a atteint, en 2019, quelque 232 points, soit 17 à 18 points de moins que lors des précédents cycles d’évaluation. Plus d’un élève sur deux (54,4 %) n’a pas les compétences nécessaires pour aborder sereinement l’entrée au collège, quand ils n’étaient que 42 % à buter sur ce palier cinq ans plus tôt.
La courbe du niveau des collégiens a, elle, subi un déclin régulier : les 8 000 jeunes testés dans quelque 310 établissements plafonnent, en 2019, à 237 points en moyenne, contre 243 points en 2014 et 250 en 2008. Près d’un quart d’entre eux se positionnent à des niveaux faibles ou très faibles, contre 15 % cinq ans plus tôt.
« Glissement »
Concrètement, que ne savent-ils pas – ou plus – faire ? A l’école, ils calent face à des problèmes mettant en jeu les quatre opérations : ils étaient 70 % à les réussir en 2014, mais 53 % seulement en 2019. Calculer le tiers, le quart ou le quadruple d’un nombre ou d’une quantité les met également à la peine : ils ne sont plus que 47 % à en être capables, contre 56 % lors de la précédente évaluation. Pour un bon quart des écoliers de 10 ans, l’utilisation des retenues dans la soustraction n’est pas acquise. Seul un sur cinq est capable de réutiliser les notions vues en classe « dans des situations de la vie courante », ou de réfléchir « de façon autonome ». Ce sont bien les « bases » qui manquent, comme diraient les parents. Au collège, ce n’est guère mieux : près d’un quart des jeunes testés – 24 % exactement – ne parviennent pas à écrire cinq millions en chiffres. Ils n’étaient que 8 % à peiner, auparavant, sur ce type d’exercice.
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