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CAMILLE MILLERAND / DIVERGENCE POUR « LE MONDE »

« Et si on construisait autrement ? » : à Paris, des architectes pensent les bâtiments en « matériaux écolo »

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Publié le 08 octobre 2020 à 00h42, modifié le 08 octobre 2020 à 16h55

Temps de Lecture 7 min.

A la sortie de la projection de Demain (2015), le film de Cyril Dion et Mélanie Laurent à la suite duquel tout le monde s’est senti pousser des ailes et a voulu « faire sa part » pour inventer un monde meilleur, Nathalie Chazalette s’est dit qu’elle allait planter des tomates. Elle vit à Paris et n’a pas de jardin, mais elle installerait ses bacs sur les demi-paliers, entre chaque étage. « Tu crois pas que tu pourrais faire autre chose ? », lui a répondu son fils de 12 ans, dernier de trois, visiblement peu convaincu par les talents de jardinière de sa mère.

Elle est architecte à la Ville de Paris. Dans Demain, il n’est pas vraiment question de construction, mais plutôt de déchets et de filières de recyclage. Dans la capitale, le bâtiment représente 9,5 millions de tonnes de détritus par an et 20 % des émissions de gaz à effet de serre, il est donc le premier pourvoyeur de déchets. « Et si on construisait autrement ? », a-t-elle suggéré à sa responsable, la directrice des constructions publiques et architecture de la Ville. Le secrétariat général a validé. Elle avait carte blanche pour aller voir ce qui se faisait d’innovant en France, et pour le tester ensuite sur un chantier.

Un édifice de 228 mètres carrés a été entièrement construit en matériaux biosourcés, dans le 13e arrondissement de Paris.

Aujourd’hui, dans le sud du 13e arrondissement, la visite d’un bâtiment pas bien grand, à peine visible du trottoir et qui accueillera, après les vacances de la Toussaint, les bibliothèques des écoles Ivry et Levassor et une classe de CM1, s’impose. Car c’est là, au pied des tours des Olympiades, symboles de la construction en béton des années 1950, que deux architectes de la Ville et la dizaine d’artisans et d’entreprises qui les ont rejointes sur le projet rebaptisé La Petite Fabrique ont réussi à prouver qu’une autre manière de construire était possible à Paris.

Cet après-midi-là, c’est Nathalie Chazalette qui sert de guide. Pour mieux prendre la mesure de ce qui s’est passé ici pendant des mois, peut-être faut-il commencer par deux chiffres. Cet édifice de 228 mètres carrés, entièrement construit en matériaux biosourcés, c’est-à-dire « qui poussent » (paille, bois, chanvre, laine de mouton…), ne pèse que 200 tonnes. Eût-il été construit de manière conventionnelle, il en aurait pesé 1 300. En fin de vie, un immeuble classique aurait laissé 1 299,9 tonnes de déchets derrière lui. Là, seules 60 tonnes ne seront pas compostables ni recyclables.

Ce bâtiment accueillera, après la Toussaint, les bibliothèques des écoles Ivry et Levassor et une classe de CM1.

« Il faut que tout cela soit reproductible »

A chaque étape du chantier, quand il a fallu choisir telle technique ou tel matériau, une seule question s’est posée : quel est son impact sur l’environnement ? Pour les fondations, la réponse fut rapide. Le béton est ce qui pèse le plus dans l’analyse du cycle de vie. A éliminer, donc. Les deux bibliothèques reposent sur 39 pieux en acier enfoncés dans la terre. La technique est très répandue au Canada, où le sol est gelé une bonne partie de l’année. Et si le bâtiment devait être démoli, les pieux seraient réutilisables.

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