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120 propositions pour lutter contre le harcèlement en milieu scolaire

Un rapport officialisé ce mardi auprès des ministères de l’éducation et de la justice défend notamment la qualification pénale des faits de harcèlement, et un suivi obligatoire des enfants harcelés comme des harceleurs.

Par  et

Publié le 13 octobre 2020 à 03h32, modifié le 13 octobre 2020 à 17h46

Temps de Lecture 4 min.

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L’agenda parlementaire a pris de vitesse le calendrier de l’école. A trois semaines de la Journée nationale contre le harcèlement scolaire, qui se tiendra le 5 novembre, les conclusions de la mission gouvernementale « Comprendre et combattre le harcèlement scolaire » doivent être remises, mardi 13 octobre, aux ministres de l’éducation et de la justice, MM. Blanquer et Dupond-Moretti, et présentées à l’Assemblée nationale.

Tirées d’un rapport signé du député (MoDem) Erwan Balanant du Finistère que Le Monde a pu consulter, elles plaident pour une intensification de la lutte contre des violences répétées qui touchent, estime-t-on, près de 700 000 enfants chaque année et plus d’un élève sur dix au cours de sa scolarité. Jusqu’à « deux ou trois enfants par classe », en moyenne, ont coutume de dire les enseignants.

Sans contester ces chiffres, Erwan Balanant qui n’est pas novice sur la question – il a fait inscrire en 2019 un « droit pour les enfants à une scolarité sans violence » dans le code de l’éducation –, a choisi de regarder le phénomène dans ce qu’il a d’« endémique » et de « protéiforme ». « Nous avons tous un vécu empreint de harcèlement scolaire, souligne-t-il dès la première page du rapport. En tant que victime dans l’hypothèse la plus traumatisante, mais également comme auteur ou, le plus souvent, comme témoin. » Le député a aussi souhaité se saisir du phénomène dans ce qu’il a de plus insupportable : « Un quart des victimes a déjà envisagé le suicide, note-t-il. Il n’est malheureusement pas rare qu’elles franchissent le pas. »

Matteo Bruno, Marion Fraisse, Christopher Fallais, Thybault Duchemin, Evaëlle Dupuis…  les noms des enfants « passés à l’acte », et dont les histoires ont été médiatisées, sont cités en conclusion de l’introduction. Le ton est donné.

« La cyberviolence explose »

Saisir la « réalité » du harcèlement (l’un des axes de la mission assignée, en novembre 2019, par le premier ministre d’alors, Edouard Philippe, au député Balanant) implique de regarder au-delà de la classe et de la cour de récréation, pour s’intéresser aussi à ce qui se joue sur les temps périscolaires, aux abords des établissements comme devant les écrans.

Regarder au-delà, aussi, de la seule relation entre élèves, défend le rapporteur : le harcèlement n’est pas « exclusivement perpétré par des élèves mais peut, parfois, être initié ou alimenté par du personnel scolaire », écrit-il. Une dimension taboue qui risque de faire réagir le corps enseignant. Elle ressort des auditions de parents de victimes menées par la mission, et notamment de celle de Sébastien Dupuis, père d’Evaëlle. Une enseignante de cette collégienne de 11 ans, qui s’est suicidée à Herblay-sur-Seine (Val-d’Oise) en juin 2019, a été mise en examen le 4 septembre.

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