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La réforme du lycée à l’épreuve des faits

Depuis deux ans, les élèves se sont saisis des possibilités offertes par le nouveau lycée, en composant des « triplettes » de spécialités toujours plus originales. Mais offrir cette liberté relève du casse-tête et se fait au détriment de certaines matières.

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Publié le 14 octobre 2020 à 01h43, modifié le 14 octobre 2020 à 11h19

Temps de Lecture 5 min.

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Entre la crise sanitaire, le casse-tête des emplois du temps et les nouvelles épreuves du bac à organiser, les proviseurs de lycée en oublieraient presque un aspect positif de cette rentrée : leurs élèves se saisissent pleinement de la réforme Blanquer. A l’échelle nationale, plus de 400 combinaisons de trois enseignements de spécialité – qui remplacent les filières S, ES et L – ont été recensées, preuve que les lycéens s’autorisent des combinaisons « originales » en sortant des parcours classiques.

Certes, les lycéens de 1re persistent à choisir d’abord les matières reines de l’ancien système – mathématiques, sciences économiques et sociales, physique-chimie, sciences de la vie et de la terre (SVT), histoire-géographie. Mais la part du trio scientifique mathématiques-physique-SVT diminue légèrement, de 3,7 % par rapport à 2019, selon des chiffres diffusés fin septembre par l’éducation nationale.

En outre, les spécialités artistiques, si elles restent traditionnellement peu choisies, sortent revigorées de la réforme. Le cinéma, la musique, le théâtre sont choisis par moins de 1 % des jeunes, mais mises bout à bout, les sept spécialités arts attirent 19 303 élèves de terminale, dont la moitié en arts plastiques. En 2019, 11 266 élèves avaient présenté le bac L arts (toutes sous-spécialités confondues).

Ces choix de « triplettes » en 1re, puis de « doublettes » en terminale (les élèves abandonnent une matière pour leur dernière année de lycée) laissent cependant quelques disciplines sur le carreau. Parmi les plus délaissées, on trouve la spécialité langue et culture de l’Antiquité (LCA), qui recrute 1 173 élèves de 1re à la rentrée 2020, soit 0,4 % de l’effectif total. Plus surprenant est le sort réservé à la nouvelle matière « numérique et science informatique » (NSI). Cette spécialité, créée à l’occasion de la réforme, a été fortement portée par l’institution, qui a lancé des formations dès le printemps 2019, pour permettre aux lycées de proposer la discipline dès la rentrée suivante. Or, à la rentrée 2020, elle ne séduit que 9,8 % des élèves, un résultat « en légère augmentation », souligne-t-on cependant rue de Grenelle. Un résultat en demi-teinte pour une matière scientifique, plébiscitée lors des premières enquêtes de choix au printemps 2019.

Le lycée « à la carte » a un prix

Ces disparités doivent cependant être assumées par les lycées : un établissement proposant la spécialité LCA en 1re doit la maintenir en terminale, même avec peu d’élèves. C’est le cas pour ce proviseur de l’académie de Lyon, qui n’a qu’un seul élève de terminale en LCA : « Je n’ai pas le choix, assure-t-il. La spécialité est financée et je ne peux pas dire à mon élève d’aller voir ailleurs. » En effet, la réforme prévoit qu’un établissement qui a choisi d’ouvrir une spécialité ne peut pas la fermer en terminale si une partie des élèves est toujours disposée à continuer. Une mesure censée protéger les « petites » matières et maintenir l’offre scolaire sur chaque territoire.

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