Il y a moins d’un an, une partie de la profession enseignante se soulevait contre le projet de réforme des retraites porté par le gouvernement. Dans la cacophonie d’un hiver de grèves, le ministère de l’éducation nationale avait promu son projet de revalorisation du métier, censé compenser les pertes engendrées par le nouveau calcul des retraites. Avec la crise du Covid-19, la réforme des retraites s’est éloignée, mais pas cette revalorisation. Ainsi, 400 millions d’euros sont déjà inscrits au budget 2021, qui deviendront 500 millions en « année pleine ».
Comment l’éducation nationale distribuera-t-elle les sommes accordées par Bercy ? Quatre scénarios ont été présentés mardi 13 octobre aux organisations syndicales. Ils proposent, comme le faisaient déjà les documents de travail diffusés avant le confinement, de répartir de diverses manières une « prime d’attractivité » de 173 millions d’euros en janvier 2021, puis 260 millions en année pleine. Cette prime pourrait être distribuée sur les 9, 12, 15 ou 18 premières années de carrière, touchant ainsi un nombre plus ou moins important d’enseignants.
D’abord aux professeurs des écoles
En outre, selon les scénarios, les revalorisations pourront être différenciées ou non en fonction du corps de rattachement des fonctionnaires : professeurs des écoles, certifiés ou agrégés. Dans tous les cas, l’effort portera sur les premières années de carrière, et trois scénarios sur quatre prévoient de différencier les primes en faveur des professeurs des écoles, qui sont les moins bien rémunérés. A titre d’exemple, un professeur des écoles à l’échelon 2 toucherait entre 1 111 et 1 624 euros nets annuels selon les scénarios ; un professeur agrégé à l’échelon 2, entre 940 et 1 624 euros – cette dernière somme correspondant au scénario où tous les corps sont revalorisés de la même manière. En revanche, dans toutes les simulations, la revalorisation ne concerne pas l’année de stage. « Pour une prime d’attractivité censée donner envie aux étudiants, c’est un peu curieux », note Guislaine David, du SNUipp-FSU.
D’autres évolutions sont proposées, comme augmenter le nombre d’enseignants qui accèdent chaque année à la grille « hors classe », plus avantageuse en fin de carrière. Une enveloppe de 45 millions d’euros pourrait également être consacrée à des « mesures catégorielles », au bénéfice des directeurs et des chefs d’établissement. Alors que le versement d’une prime exceptionnelle de 450 euros pour tous les directeurs d’école a été publié au Journal officiel le 15 octobre, cette enveloppe doit permettre de pérenniser une meilleure reconnaissance de la fonction dans les années à venir.
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